La surpopulation carcérale atteint des records. Selon l’administration pénitentiaire, au 1er juillet, 69.375 personnes étaient incarcérées pour 58.311 places opérationnelles. Parmi elles, 3.928 sont inoccupées. Au total, on constate un surnombre de 14.992 détenus par rapport au nombre de places disponibles. Dans ces prisons saturées, plus de 1.600 personnes dorment sur des matelas posés à même le sol. Un record qui s'explique par l'explosion du nombre de prévenus qui n'ont pas encore été jugés. Une augmentation de 13% en seulement un an car les procédures judiciaires se sont multipliées, notamment après les attentats de Paris, et dans le cadre de l'état d'urgence.
Les chiffres ne permettent pas encore de dire si ce contexte sécuritaire a pesé dans les décisions des magistrats, s'ils prononcent par exemple des peines plus lourdes. En revanche, le système carcéral lui, s’est durci, puisqu'à l'autre bout de la chaîne, les libérations sous contrainte sont en nette baisse. Les magistrats semblent plus frileux pour accorder ces libérations anticipées qui permettent de finir une peine hors de prison tout en étant suivi. Et pourtant, la très grande majorité des détenus n'a rien à voir avec le terrorisme. "La très grande majorité des personnes incarcérées le sont pour des infractions de droit commun : des vols, des agressions", rappelle Virginie Duval, de l'Union syndicale des magistrats.
"Nos prisons sont en surchauffe", a reconnu le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas. Dès la rentrée, le ministre doit proposer de nouvelles mesures contre la surpopulation carcérale sur l'encellulement individuel. Ce principe inscrit dans une loi depuis la fin du XIXe siècle n'est pas respecté.
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