2 min de lecture
Sidaction 2025 : "Le VIH n'est plus une priorité de santé publique", dénonce une coordinatrice médicale sur RTL
Une étude Opinionway pour le Sidaction révèle que 4 jeunes sur 10 pensent que le VIH peut se transmettre lors d'un baiser, et 3 sur 10 en buvant dans le verre d'une personne séropositive. Radia Djebbar, docteure au sein de l'association SIS, analyse ces résultats préoccupants.
Le fameux ruban rouge, symbole de la lutte contre le sida (image d'illustration).
Crédit : PRAKASH MATHEMA / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
"Ce n'est plus une priorité de santé publique", débute Radia Djebbar, coordinatrice médicale de SIS Association (association regroupant des dispositifs d’aide, d’écoute et d’informations) avec Sida Info Service, pour expliquer la méconnaissance des jeunes sur les raisons de la transmission du VIH.
En France, 200.000 personnes vivent avec ce virus et, alors que la 31e édition du Sidaction démarre ce vendredi 21 mars, un sondage Opinionway révèle de sérieuses lacunes sur la représentation du SIDA chez les 15-24 ans.
"Il y a beaucoup moins de communication", cette volonté "d'aller vers les collégiens et les lycéens avec l'organisation de séances de sensibilisation" constate Radia Djebbar. "Ces séances, qui étaient faites par essentiellement les associations impliquées dans la lutte contre le VIH, n'ont plus les moyens de les assurer" présente-t-elle pour justifier le manque de campagnes d'information, pourtant majeures dans les années 1990-2000.
"Vous avez deux types de mauvaises informations" note la coordinatrice médicale de SIS : il y a celles sur la "vraie manière d'être contaminé" et il y a les fausses informations liées à la "sérophobie". C'est-à-dire des attitudes de discrimination envers les personnes séropositives.
5.500 Français nouveaux porteurs du VIH en 2023
Les personnes, et en particulier les jeunes, remarque Radia Djebbar, penseraient que le VIH guérit. Mais elle précise bien : "On ne guérit pas du SIDA, il se soigne et vous pouvez vivre avec." Les fausses idées concernant la façon dont nous pouvons être contaminés sont persistantes. La coordinatrice médicale dresse un exemple : "Une jeune fille pense qu'il n'y a pas de risque, car elle prend la contraception, et que cela la protège des IST lorsqu'elle a un rapport non protégé."
Pour rappel, le SIDA a entraîné 600.000 décès dans le monde en 2023. Cette même année, 5.500 personnes ont découvert qu'elles étaient porteuses du VIH, rien qu'en France, dont 43% d'entre elles qui ont été diagnostiquées tardivement.
Les appels vers Sida Info Service sont confidentiels, anonymes et gratuits au 0 800 840 800 de 8h à 23h.
