"Séparer l'homme de l'œuvre" : la phrase d'Éric Dupond-Moretti passe mal chez les féministes

INVITÉE RTL - Sophie Lainé-Diodovic, membre du collectif 50/50, est revenu sur les propos tenus par le ministre de la Justice, ce lundi 4 mars. En colère, elle déplore son "manque d'humilité".

Éric Dupond-Moretti reste à la Justice en tant que garde des Sceaux.

Crédit : Ludovic MARIN / AFP

JACQUES DOILLON - Sophie Lainé-Diodovic est l'invitée de RTL Midi

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Sophie Lainé-Diodovic se dit en colère. La directrice de casting et membre du collectif 50/50 réagit aux propos tenus par Éric Dupond-Moretti ce lundi matin, sur RTL. Le ministre de la Justice a notamment été questionné sur le report de la sortie du film de Jacques Doillon, mis en cause par plusieurs actrices, dont Judith Godrèche, pour violences sexuelles.

"On ne peut pas confondre l'homme et l'œuvre, ou alors vous allez enlever de toutes les bibliothèques de ce pays les écrits de Céline. Chacun est libre de ne pas lire Céline. Chacun est libre de ne pas aller voir un film dans lequel joue Gérard Depardieu", a expliqué le ministre. Pour lui, "le bucher médiatique, c'est non".

Des propos "difficilement audibles" pour Sophie Lainé-Diodovic. Jacques Doillon "est encore en activité, on l'accuse de choses gravissimes". Et de poursuivre : "Quand les artistes se servent de leur art pour violer, agresser, c'est un problème."

Un "manque d'humilité"

La directrice de casting pointe aussi le "manque d'humilité" d'Éric Dupond-Moretti, "comme si la justice était parfaite". "Je ne comprends pas qu'un témoignage, même prescrit, ne soit pas considéré comme une preuve [...] Il y a des choses à modifier dans la loi. C'est à lui de travailler là-dessus."

Si la parole se libère, elle estime que "les choses ne changent pas plus". Pour la membre du collectif 50/50, "c'est violent de voir quelqu'un d'aussi à l'aise en train de dire qu'il fait bien son travail alors que je ne vois que des femmes brisées. Elles étaient brisées par leur silence et maintenant elles le sont par leur parole." Et de conclure : "C'est d'une violence incroyable."

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