Salon de l'Agriculture 2016 : "Il faut que la France soit combative à Bruxelles", exige Jean-Luc Poulain

Après une semaine ponctuée de nombreuses actions d'éleveurs en colère contre la politique du gouvernement, le Salon de l'Agriculture a fermé ses portes dimanche 6 mars. Le chiffre tant attendu de la fréquentation est tombé. 611.000 visiteurs ont arpenté les allées de la porte de Versailles : 80.000 de moins que l'an passé. La faute à trois éléments pour Jean-Luc Poulain, directeur de cette 53e édition. "L'après 13 novembre, la crise agricole et la crise économique."

Cette année, la crise agricole a effectivement eu des échos jusqu'à Paris. François Hollande, qui est allé à la rencontre des éleveurs dès l'ouverture du Salon le 27 février, a fait face aux sifflets et aux huées. La crise agricole peut-elle être jugulée après ce Salon ? "On va le savoir dans les jours qui viennent. Avec les politiques, c'est toujours en deux temps : il y a l'explication et éventuellement la compréhension de la détresse. Maintenant, les actes n'ont pas été pris sur le Salon".

Les aides financières ne sont que des "pansements"

Pour le directeur, les aides financières ne sont que des "pansements". "Ce que veut le monde agricole sur ce Salon, ce ne sont pas des pansements mais des réformes de fond qui permettent de sortir de ces crises conjoncturelles qui ne le sont plus : il y en a tous les ans, elles deviennent structurelles. Il faut que la France soit combative à Bruxelles et puis il ne faudra peut-être pas tout accepter si on veut protéger notre agriculture et notre modèle agricole."

Xavier Beulin, président de la FNSEA a qualifié d'"exceptionnelle" cette édition du Salon de l'Agriculture. Jean-Luc Poulain approuve. "C'est une édition exceptionnelle par la gravité des problèmes posés, par l'écoute qu'il y a eu entre chacun. Les visiteurs sont venus soutenir les agriculteurs. Oui, c'est une édition exceptionnelle."