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Un collage en soutien à Gisèle Pélicot devant le tribunal judiciaire d'Avignon
Crédit : 080_HL_AMARGUERITAT_2611794
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Un an après le premier verdict du procès des viols de Mazan, Gisèle Pelicot se retrouve une nouvelle fois face à un des hommes soupçonnés de l’avoir violée. Condamné en première instance, il est le seul à avoir maintenu son appel de la décision de justice.
Cette histoire d’un mari qui drogue sa femme pour la faire violer par des dizaines d’hommes alors qu’elle est inconsciente a fait le tour du pays et même du monde. "Pour que la honte change de camp", comme disait Gisèle Pelicot lors du premier procès, des personnes travaillent pour que la parole des victimes de soumission chimique soit enfin entendue et qu’elle ait un impact.
RTL s’est rendu au centre d’accompagnement des victimes de soumission chimique à Paris. Là-bas, au deuxième étage de l’hôpital Lariboisière à Paris, de nombreuses femmes témoignent de leur histoire, similaire à celle de Gisèle Pelicot. Leila Chaouchi y est pharmacienne au centre d’addictovigilance de Paris et fondatrice du CRAFS (Centre de Référence sur les Agressions Facilitée par les Substances). Là-bas, "au moins cinq téléconseillères se relaient tous les jours pour accompagner les victimes de soumission chimique".
L’une d’elles, au téléphone, raconte son histoire, similaire à celle de Gisèle Pelicot. C’est d’ailleurs la médiatisation de l’affaire qui l’a poussée à décrocher son téléphone : "Il reconnaît vous avoir mis de la drogue dans votre verre. Donc, quelle que soit la raison, il n'y a rien qui justifie qu'on vous drogue à votre insu et qu'on dispose de votre corps, quand bien même ce serait votre mari", dit la téléconseillère à l’appelante. Elles sont nombreuses chaque jour à oser sauter le pas. Elles sont de tout âge, de tout milieu social et professionnel, et mettent parfois des années à oser parler.
C'est le cas par exemple de Marie, 70 ans. L'ancienne employée dans le secteur privé assure avoir la certitude d'avoir été droguée par son mari pendant des années. Ses mains tremblent lorsqu'elle se sert un verre d’eau...
"Il y a 30 ans, je me suis aperçue à plusieurs reprises que le matin quand je me réveillais, je n'étais pas en forme et de surcroît j'étais très humide sur mes parties intimes", explique-t-elle, ajoutant avoir trouvé des boîtes de médicaments vides chez elle. Elle dit avoir confronté son mari, de qui elle est divorcée aujourd’hui : "J'ai dit à mon mari : 'c'est quoi ces merdes ?' Il m'a dit 'c'est à moi'. J'ai dit 'non non c'est ce que tu me mets pour me violer'."
Mais Marie n'a pas porté plainte à une époque où on ne parlait pas de soumission chimique. Ce sont des amies qui l’ont aidée à quitter son conjoint. 30 ans plus tard, le procès des viols de Mazan lui permet enfin de poser des mots sur ce qu’elle a subi : "C’est la première fois que j'entendais le terme soumission chimique. J'ai appelé mes amis en disant 'tu as vu, cette dame a vécu ce que j'ai vécu'."
Les victimes osent aujourd'hui prendre la parole, et le procès Pelicot a aussi été un déclic chez les professionnels de santé. Au CRAFS, Leïla Chaouchi a déjà son agenda complet pour le mois de novembre : "Notre emploi du temps est très chargé, des interventions plusieurs fois par jour sur tout le territoire."
Rien de bien surprenant pour cette professionnelle qui a suivi avec attention le procès des violeurs de Gisèle Pelicot : "Il faut garder en mémoire que ce qui a retenu l'attention des professionnels de santé, c'est que Gisèle Pelicot a consulté des médecins, elle a eu des signes qui l'ont alertée sur le fait que son état de santé et la difficulté, c'est que le diagnostic n'a pas pu être posé".
Mais pour confirmer le diagnostic, il faut bien souvent passer par des analyses en laboratoire. Or, aujourd’hui, les tests capillaires coûtent parfois plusieurs centaines d'euros, et ne sont remboursés qu'en cas de dépôt de plainte.
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