Le Conseil économique, social et environnemental (Cese), qu'Emmanuel Macron souhaite réformer, est la troisième assemblée de la République, mais sa voix reste peu audible et son coût est décrié. C'est une sorte d'ovni institutionnel, créé entre les deux guerres et à l'utilité contesté. Il a longtemps été une sorte de maison de retraite pour personnalités ayant perdu leurs ressources ou leurs fonctions. François Mitterrand avait ainsi nommé Georgette Lemaire, une chanteuse désargentée. C'est une sorte de Pôle Emploi de luxe, installé au Palais d'Iéna à Paris.
Sont nommées dans cet hémicycle 233 personnes : des conseillers et des conseillères qui représentent les syndicats, les associations, les ONG. En un mot, la société civile. L'idée est de faire le lien entre le monde politique et la "vraie France" en faisant des rapports qui sont soumis au vote de cette assemblée. Les conseillers sont assistés de quelque 140 fonctionnaires. Le tout avec un budget d’une quarantaine de millions d’euros, qui est la cible régulière des critiques de la Cour des comptes.
Cette dernière lui reproche l'emploi des fonds publics, fait sans contrôleur. Mais aussi le temps de travail des fonctionnaires, qui est l'un des plus bas de France, avec onze semaines de congés payés et quatorze jours fériés, le tout avec un salaire moyen de 55.000 euros par an. Autre cible : le régime de retraite des conseillers, qui sert plus de 1.000 euros de retraite par tête pour des mandats de cinq à dix ans, alors que la plupart des bénéficiaires ont déjà une retraite correspondant à leurs activités antérieures, et qu'ils touchent 3.700 euros par mois pour rémunérer leur travail au Conseil.
La voix du Conseil reste peu audible et son coût est décrié
François Lenglet
Le précédent président du Cese, Jean-Paul Delevoye, avait déjà commencé à nettoyer sérieusement, avec une réforme des retraites, par exemple, qui a limité le déficit extravagant du régime. En moralisant la passation des marchés, qui était un véritable scandale. En simplifiant le régime des primes, d'une complexité inouïe. Et en tentant de remettre un peu d’ordre dans la gestion du personnel. Mais le travail n'est pas fini.
Ces rapports faits par le Conseil portent sur tout et rien. Il y a de très bons rapports, mais ils prennent la poussière dans le Palais d'Iéna. Car les deux autres assemblées - Palais Bourbon et palais du Luxembourg - produisent les leurs bien souvent.
Exemple : le dernier rapport en date s'appelle "Combattre l'isolement social pour plus de cohésion et de fraternité". Le Conseil préconise "de mobiliser les forces sociales dans une vision transversale, de susciter de nouvelles complémentarités, notamment entre implications citoyennes et action publique, et en partant de la plus grande proximité, de créer des modes de coopération et de gouvernance innovants". Si vous avez compris, vous êtes mûr pour entrer au Palais d'Iéna !
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