Qualité de l'air : la Guadeloupe et la Martinique en alerte rouge
Le département d'Outre-mer connaît actuellement un épisode très sérieux de pollution de l'air, lié en partie à des vents amenant du sable avec eux.

Cela fait maintenant une dizaine de jours que la Guadeloupe est placée en alerte rouge pour une pollution de l'air en particules fines PM10, selon un nouveau communiqué publié mardi 24 mai par la préfecture du département. "Le seuil d'alerte correspond à un niveau de concentration de polluants dans l'atmosphère au delà duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé humaine ou de dégradation de l'environnement", précisent dans le communiqué la Préfecture et Gwad'air (surveillance de la qualité de l'air en Guadeloupe). Jeudi 25 mai, la Martinique a également atteint le niveau d'alerte maximal et a été placée en alerte rouge.
Cette situation "justifie l'intervention de mesures d'urgences de précaution pour les femmes enceintes, nourrissons, personnes de plus de 65 ans, personnes souffrant de pathologies cardiovasculaires, insuffisants cardiaques ou respiratoires, asthmatiques", poursuit le texte. La procédure concerne les particules fines de moins de 10 micromètres de diamètre (PM10). Si la préfecture souligne les effets de "l'activité humaine" sur cette pollution, elle précise qu'elle "est principalement liée au passage des brumes de sables sur l'archipel guadeloupéen". En 2015, un épisode intense avait valu plusieurs semaines d'alerte rouge.
"On a plus d'asthme pendant ces épisodes de brumes, et plus de passages aux urgences", souligne Stéphanie Guyomard Rabenirina, biologiste médicale et responsable adjointe de l'unité environnement santé à l'Institut Pasteur de Guadeloupe, qui participe à une étude pour "identifier les micro-organismes, bactéries, champignons et virus qui peuvent être transportés par ces brumes de sable".
Des "brumes de sables" qui viendraient du Sahara
"On suppose que la majorité des brumes proviennent du Sahara car c'est une zone de convergence entre les courants qui viennent de l'hémisphère nord et de l'hémisphère sud, au niveau de la zone intertropicale, la rencontre de ces courants provoque une montée de ces particules de sable qui sont ensuite emmenées via les alizés", explique la chercheuse. Antoine Talarmin directeur de l'Institut Pasteur, précise que les recherches doivent durer "trois ans", financées à hauteur de "50.000 euros par le ministère de l'outremer et 32.000 euros complémentaires par l'Anses (l'agence nationale de sécurité sanitaire).
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