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Goncourt 2024 : pourquoi ce prix a-t-il donné naissance à d’autres prix littéraires ?
Le prix Goncourt va être décerné ce lundi 4 novembre. Considéré comme le roi des prix littéraires, il a ensuite inspiré bien d’autres récompenses. Pas forcément pour des bonnes raisons.
Ce lundi 4 novembre va être décerné le roi des prix littéraires : le Goncourt. Créée en 1903, la récompense a été convoitée car elle permettait alors à son vainqueur de toucher une rente de 5.000 francs de l’époque. Cette somme a été choisie car elle correspondait à deux ans de salaire d’un fonctionnaire.
Le prix Goncourt a ensuite donné naissance à d’autres récompenses littéraires, et pas forcément pour des bonnes raisons. Il est accusé de misogynie dès la deuxième édition car le jury, composé de dix hommes, élisent le roman de Léon Frappié alors que le grand favori est alors une femme, Myriam Harry.
En signe de protestation, des collaboratrices d’un magazine féminin décident de créer un prix littéraire concurrent : le prix “Vie Heureuse” du nom de leur journal, qui est depuis devenu le Prix Femina. Ce jury, exclusivement féminin, fera preuve de moins de sexisme puisque pour sa deuxième édition, il récompensera un homme, Romain Rolland.
Un autre prix né après une blague
Le Goncourt s’est ensuite créé un autre concurrent. Cette fois, tout est parti d’une blague. En 1925, les délibérations du jury du Goncourt sont interminables et poussent les journalistes, impatients, à aller déjeuner ensemble. Entre la poire et le fromage, ils ont une idée : puisque le Goncourt est remis par des écrivains, pourquoi eux, critiques littéraires, ne feraient pas de même ?
Idée validée à condition de faire un anti-Goncourt et de récompenser un livre marrant. Ils créent ainsi le prix Renaudot, du nom de Théophraste Renaudot, créateur d’un des tout premiers journaux de France, la Gazette.
Le petit souci est la difficulté à trouver un livre qui colle à leur concept, c’est-à-dire un livre marrant. Ils finissent par choisir celui sérieux d’un jeune auteur inconnu, Armand Lunel, pour lui donner un coup de pouce. Dès lors, ils ne peuvent plus faire marche arrière. Ce qui permettra à des grands auteurs comme Marcel Aymé, Louis-Ferdinand Céline, Louis Aragon ou Georges Perec de recevoir le Renaudot. Pas mal pour un prix parti d’une boutade.
