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Présidentielle 2017 : la presse dans l'incertitude à cinq jours du premier tour

REPLAY - Le scrutin du 23 avril est un des plus indécis de l'histoire de la Ve Répubique.

Adeline François
Adeline François
Crédit : Romain Boé
Présidentielle 2017 : la presse dans l'incertitude à cinq jours du premier tour
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Présidentielle 2017 : la presse dans l'incertitude à cinq jours du premier tour
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Adeline François & La rédaction numérique de RTL

Le Figaro nous rappelle ce matin que c’était un 18 avril, celui de 1955, qu'est mort Albert Einstein. Le quotidien affiche d’ailleurs sur sa dernière page une de ses célèbres phrases : "deux choses sont infinies, l'univers et la bêtise humaine. En ce qui concerne l'univers je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue". Dans La Croix, Alain Rémond nous rappelle le saint du jour au détour d'un billet consacré aux indécis : un tiers des Français disent ne pas savoir pour qui voter.

"Parce qu'aucun candidat ne fait totalement l'affaire, on les voudrait plus ceci, ou moins cela. On a confusément envie d'autre chose, sans trop savoir jusqu'où au fait", écrit Alain Rémond, c'est aujourd'hui la saint parfait. De cela au moins nous  avons la certitude absolue, nous n'allons pas élire un saint parfait.

Les sondages sont-ils encore représentatifs ?

Le compte à rebours s'affiche dans tous vos journaux ce matin, notamment en une du Courrier Picard et du Télégramme : "5 jours pour nous convaincre", titre les deux journaux. Le sprint final en une de la Dépêche du Midi. Et ce titre radical à l'adresse des abstentionnistes en une du Parisien : "lundi, il sera trop tard". Pour les autres, on n'est plus du tout dans la certitude absolue, comme Le Figaro annonce : "la tension maximale dans la dernière ligne droite". "La grande prise de tête" titre de son côté Libération  qui enquête sur cette tempête sous le crâne d'un pays entier avec déjeuner de Pâques et soirées entre amis qui tournent au vinaigre.
 
Ce sprint final est "indécis comme jamais" pour Les Échos qui publie une enquête passionnante "à la recherche des électeurs cachés". Cette catégorie d'électeurs qui passeraient systématiquement sous les radars des enquêtes d'opinion et des instituts de sondage : candidats et sondeurs seraient sur les dents pour dénicher cette mine de voix.

Un électorat à ne pas confondre avec le "vote caché", c'est-à-dire un électeur sondé qui refuse de dire pour qui il vote. Non, là l'électeur caché c'est celui que les sondeurs n'arrivent même pas à joindre. Alors il y a évidemment dans cette catégorie les personnes hospitalisées, les SDF, les personnes incarcérées. Mais il y a aussi le jeune actif urbain, branché sur son smartphone, et qui n'a pas de téléphone fixe. Or les enquêtes se font sur téléphone fixe, ou alors sur internet, et là on exclut d'emblée les 20% de la population qui n'y ont pas accès. Sans oublier ceux qui raccrochent au nez des sondeurs, parce que l'antisystème est au cœur de cette campagne et que les sondeurs  font partie du système.

La lassitude des électeurs

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À l'arrivée un sacré problème de représentativité, car l'échantillon soi-disant représentatif est plus politisé que la moyenne de la population. Un exemple : deux tiers des électeurs ont un niveau d'études inférieur ou égal au bac. Dans les sondages, ils sont deux tiers au-dessus du bac. L'électeur fantôme existe, mais on ne l'a pas trouvé. C'est à lire dans Les Échos qui font leur une sur, un sondage, l'écart se resserre titre le journal.

Alors Philippe Ridet résume parfaitement l'état d'esprit du jour dans Le Monde : "nous sommes gavés de meeting, de sondages, de déclarations. À mesure que les candidats mettent les bouchées doubles, on a comme une envie de diète. Les jours passent lentement, il nous tarde d'être enfin dimanche dans le silence de l'isoloir pour mettre enfin un terme à notre propre indécision, et pour en finir avec nos interrogations. Dimanche soir au moins, on aura réglé un premier problème avant d'en affronter un autre le 7 mai."

Derrière la parfum des fleurs

Dans le numéro 3 de Nez, la revue olfactive géniale qui vient de sortir en kiosque et qui pose notamment la question : pourquoi les fleurs se donnent-elles la peine de sentir bon ? Et bien c'est une histoire longue, complexe et égoïste de sexe ! Le parfum des fleurs leur sert avant tout à recruter un pollinisateur, c'est-à-dire un insecte, un rongeur, une chauve-souris. Mais surtout, il y a une stratégie du parfum de la fleur : quand il indique une source de nourriture, on parle de signal honnête : ça sent bon pour attirer les abeilles , et les papillons , ça pue pour attirer les mouches et les scarabées.

On parle à l'inverse de signal d'exploitation quand la fleur émet un parfum pour tromper les insectes. Ainsi l'orchidée émet une odeur identique à celle des femelles abeilles, ce qui attire les maux qui vont venir la polliniser. Mieux que ça, les fleurs émettent du parfum en fonction de l'activité de la bestiole qu'elles veulent attirer le jour ou la nuit, elles économisent ainsi leur force le reste du temps. Pour la même raison, une fleur pollinisée sentira moins bon,  car elle réduit sa production de parfum pour laisser la priorité aux fleurs qui ne le sont pas encore. Le parfum des fleurs, voilà qui est parfait en ce 18 avril ; et qui nous change des drôles d'odeurs de cette campagne.

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