Ce n'est pas un phénomène nouveau. En 2014, 48% des jeunes de 17 ans avaient déjà expérimenté le cannabis et 9% étaient des consommateurs réguliers. Les chiffres, dévoilés par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies, tendent à confirmer une démocratisation de cette pratique année après année.
Selon une nouvelle étude de l'OFDT publiée mardi 23 janvier, et menée sur un échantillon représentatif de 200 jeunes âgés de 13 à 18 ans, le cannabis a une bonne image auprès de la jeune génération. L'herbe est ainsi jugée "meilleure au goût", moins "dangereuse" et "plus saine" que le tabac.
Selon les adolescents interrogés, cette drogue douce est "moins cher et presque aussi facile à trouver en pratique". L'herbe de cannabis, contrairement à la résine de cannabis, est ainsi définie comme "un produit naturel, bio, moins chimique".
Cette génération d'adolescents, qui a grandi avec l'interdiction de la vente de cigarettes aux mineurs et de sa consommation dans les lieux publics, associe au tabac une image "résolument négative" liée à "la mort et la souffrance".
Ivana Obradovic, directrice adjointe de l'OFDT et auteure de cette étude entre 2014 et 2017, évoque dès lors une "dénormalisation massive du tabac" auprès des collégiens et lycéens qui ne fait plus de la cigarette un objet de sociabilité.
La chercheuse note que les jeunes sont "demandeurs de repères et de techniques d'autorégulation" et suggère qu'une politique de prévention leur fournisse "des outils pratiques, des seuils" à partir desquels ils pourront déterminer si leur consommation est "normale ou excessive".
"La dégradation de l'image du tabac pour les jeunes générations montre que l'action publique peut fonctionner et gagner la bataille de l'image", a réagi Nicolas Prisse, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca). Et d'ajouter : "Il faut maintenant avoir la même ambition et nous mobiliser pour mieux protéger les jeunes générations de l'alcool et du cannabis".
Un rapport parlementaire, qui doit être présenté mercredi 24 janvier en commission des lois, préconise de sanctionner les fumeurs de cannabis d'une simple amende alors que la peine de prison encourue actuellement - un an ferme - est très rarement prononcée. La mesure ne pourra pas s'appliquer aux mineurs, dont le régime juridique est différent.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.