Pourquoi, en 1956, la reine d'Angleterre aurait pu être le chef de l'État français
REPLAY - Cette hypothèse avait été proposée par Guy Mollet, président du Conseil de la IVème République, au moment de la crise du canal de Suez.

En 1956, la reine Elizabeth II est à la tête du Royaume-Uni mais aussi de quinze autres anciennes colonies britanniques, rappelle Stéphane Bern. Mais dans les années 50, elle aurait pu devenir le chef d'État français. L'information a été découverte en 2007 après l'exhumation de certains documents officiels britanniques.
À l'époque, la nationalisation du canal de Suez par l'Égypte, annoncée par le colonel Nasser, est accueillie avec stupeur et colère à Londres et à Paris. Enlisés dans la guerre d'Algérie, les Français sont, par ailleurs, ulcérés par le soutien que le raïs apporte aux fellaga. C'en est trop pour le chef du gouvernement, Guy Mollet.
La France, qui ne peut s'engager seule dans un conflit contre l'Égypte (soutenue à l'époque par les États-Unis et l'URSS), propose alors de déclencher une opération militaire tripartite, appuyée par la Grande-Bretagne et Israël.
Après le refus de la proposition de Paris à Londres d'une "union politique", Guy Mollet suggère l'adhésion de la France au Commonwealth. Ce qui ferait officiellement de la reine Elizabeth II le chef de l'État français. Nouvelle fin de non-recevoir du premier ministre britannique. La crise de Suez se soldera quelques semaines plus tard par un fiasco pour les deux pays.
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