Des policiers obligés d'acheter leur propre matériel faute de moyens. Jean-Marie Godard, journaliste, publie Paroles de flics : l'enquête choc, où il a suivi des fonctionnaires de police pour mieux comprendre leur quotidien. Cet habitué des manifs voulait découvrir "qui étaient les gens derrière les casques et les boucliers".
Il décrit dans son livre un quotidien de plus en plus difficile pour les 149.000 fonctionnaires de police, entre problèmes matériels et humains. En plein "ras-le-bol", des policiers ont accepté de l'emmener avec eux sans autorisation, leur hiérarchie ne souhaitant pas communiquer sur ce qui n'allait pas.
Jean-Marie Godard décrit un métier difficile, avec des agents face à la mort et à la violence du quotidien, sans formation pour appréhender les difficultés morales du métier. La formation se fait sur le terrain, "par la parole, l'humour et ce que leur apprennent les anciens".
Lors de son enquête, il découvre des commissariats "au mobilier usé jusqu'à la corde" et des policiers obligés d'acheter leur propre matériel (menottes, lampes torches...) faute de moyens suffisants. Certains policiers viennent au bureau avec leur propre papier toilette, car ils savent qu'il n'y en a plus depuis longtemps.
Des fonctionnaires de police "extrêmement passionnés" qui "vivent d'autant plus mal ce sentiment de ne pas être entendus et vus par (leur) hiérarchie".