Triste constat que dresse le rapport Planète vivante 2016 du Fonds mondial pour la nature (WWF). Publié le 27 octobre, il affirme qu'entre 1970 et 2012, les populations de mammifères, poissons, oiseaux, amphibiens et reptiles se sont effondrées de 58 %. Quarante-deux petites années. Et le WWF veut tirer la sonnette d'alarme. "Que la biodiversité poursuive sa chute, et le monde naturel que nous connaissons aujourd'hui s'effondrera d'un seul tenant", avertit ainsi le directeur général du WWF International, Marco Lambertini. "Le déclin subi par les populations d'espèces sauvages est de plus en plus préoccupant. Il devrait atteindre en moyenne 67 % d'ici à 2020, si rien n'est fait pour enrayer la tendance'", précise-t-il.
Pour Pascal Canfin, directeur général du WWF France, l'homme est "en train d'assister à une régression de la vie sur la planète dont nous sommes en partie responsables". Et un tel constat pose un danger pour la survie même de l'être humain, car "quand le vivant disparaît, c'est le capital naturel qui disparaît. Et si on détruit ce capital, on détruit notre capacité à vivre sur la planète dans la durée". Dans sa conclusion, le rapport du WWF affirme donc que l'humanité se met elle-même en danger.
En 2014, le précédent rapport du même type faisait état d'une chute de 52 % des populations de vertébrés dans le monde entre 1970 et 2010. Afin de mesurer l'évolution, l'organisation, qui collabore notamment avec la société zoologique de Londres, a étudié quelque 14.152 populations appartenant à 3.706 espèces vertébrées. Les animaux d'eau douce sont particulièrement touchés à cause notamment de la surexploitation, avec une chute de 81 % entre 1970 et 2012. En eau de mer, un tiers des espèces de requins et de raies sont menacées d'extinction. Les animaux terrestres ont également baissé de 38 %. En Afrique, la raison principale reste le braconnage, des éléphants notamment. Depuis 2006, leur nombre a diminué de 111.000. Il n'en resterait aujourd'hui plus que 415.000
Les causes directes de cet effondrement sont attribuées à l'homme. La dégradation, voire la perte, des habitats naturels de ces populations de vertébrés étant dues aux activités agricoles, à l'exploitation forestière, l'extraction minière ou encore au développement des réseaux de transports et la production d'énergie. La surexploitation (pêche et chasse), mais aussi la pollution et le développement de maladies sont également des facteurs à prendre en compte. Contre toute attente, le réchauffement climatique n'a que peu d'impact, "parce qu'on en est qu'à un degré de réchauffement" par rapport à l'ère préindustrielle, précise Pascal Canfin.
Pour ce dernier, il y a urgence de développer une économie soutenable. "On puise dans notre capital naturel de plus en plus tôt", relève-t-il. En 2016, l'humanité a commencé à vivre "à crédit" dès le 8 août, c'est-à-dire qu'à cette date, elle avait déjà consommé la totalité des ressources que la planète peut renouveler en une année. C'est cinq jours plus tôt qu'en 2015. Et en 1970, ce jour était survenu le 23 décembre. Au final, à l'heure actuelle, l'humanité a besoin de 1,6 planète pour subvenir à ses besoins. Cependant, ce chiffre devrait encore augmenter à mesure que la population grandit. En 2050, l'humanité devrait être passée de 7,4 milliards à 9,7 milliards d'individus. Si aucun paramètre ne change, elle aura donc besoin de l'équivalent en ressources de deux planètes.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.