L’Élysée, c’est bien sûr la grande histoire. Mais aussi des secrets et des coulisses. Patrice Duhamel vient d’en faire un livre. Des moments qui en disent plus qu’un long discours, comme cette scène, devenue culte, du 19 mai 1981, quand Valéry Giscard d'Estaing a rendu si célèbre l'expression "Au revoir" lors de son allocution enregistrée dans le Jardin d'hiver. Le Jardin d’hiver est utilisé aujourd’hui pour des remises de décoration ou des réunions de travail.
Autre lieu qui a changé de fonction, le salon Napoléon III. "Au bout, il y avait une ancienne chapelle dans laquelle l'empereur avait fait percer un souterrain qui lui permettait de passer sous le palais directement dans l'hôtel particulier de l'une de ses nombreuses maîtresses, raconte Patrice Duhamel. Et maintenant, il y a toute une série d'installations de lumière. Tout est prêt, en un quart d'heure le président descend et peut faire son allocution". Notamment François Hollande, après les morts de Charlie Hebdo et les attentats du 13 novembre 2015.
Drames, réunions de crise, moments heureux... L’Élysée a tout connu. Au milieu des lustres qui brillent, des tapisseries et des tapis gigantesques. Au rez-de-chaussée, avec vue sur le Parc, les salons se succèdent. "Le salon des portraits a été le bureau de Napoléon Ier et transformé aussi sous Nicolas Sarkozy en bureau d'été. Ça lui permettait de sortir pour s'isoler pour téléphoner et pour fumer le cigare tranquillement", raconte le journaliste.
Et juste à côté le salon d’argent : "C'est dans ce petit salon que Félix Faure, dans les bras de sa maîtresse, a eu son malaise mortel. Mais il n'est pas mort dans ce salon, il a été transporté dans son bureau, à quelques mètres d'ici pour pouvoir mourir dans les bras de sa femme", raconte encore Patrice Duhamel.
Autre élément d’histoire, sur le toit cette fois-ci, à l’abri des regards, "tout en haut, on peut le voir que de l'autre côté, sur le toit, un petit médaillon avec le chêne et l'olivier, les symboles de la présidence de François Mitterrand. Pendant plusieurs siècles, il y aura toujours le médaillon, mais je crois que personne ne le sait".
Retour au rez-de-chaussée. C’est là que se déroule le Conseil des ministres tous les mercredis matin. Dans le salon Murat de 1969 à 2014, et à nouveau avec le Président Macron "avec un rituel absolument immuable, une grande table ovale, une pendule à double face qui permet au président et au Premier ministre d'avoir la même heure à la seconde près, un protocole respecté au millimètre..."
L’Élysée n’a jamais été détruit, jamais abîmé par les différentes guerres. Même les salons n’ont pas changé de nom, immuables. Aucun Président n’a osé. "C'est un symbole de la continuité de l'histoire. Quasiment rien n'a été changé depuis la fin du XIXe siècle, raconte encore Patrice Duhamel. Le palais historique aura trois siècles dans trois ans, et en même temps tous les instruments de technologie, de réseaux sociaux, qui permettent à ce palais de vivre au XXIe siècle, ce qui est bien la moindre des choses". Comme le montrent aussi les deux téléphones portables d’Emmanuel Macron, bien visibles sur le bureau de la photo officielle.
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