Élisabeth Borne, ministre des Transports devrait annoncer jeudi 23 novembre une hausse des tarifs autoroutiers. Hausse voulue par les sociétés autoroutières, qui pourrait atteindre 2 % par endroit. "Elle n’est toujours pas dans l’état d’esprit qu’on attend d’elle", tonne Pierre Chasseray, délégué général de l’association 60 millions de consommateurs. "Elle ne veut toujours pas de bras de fer avec les sociétés d’autoroute qui peuvent toujours augmenter les tarifs et remplir le coffre de l’Oncle Picsou chaque année."
Pour lui, le problème prend sa source des années auparavant, lors de la négociation des contrats entre les sociétés d’autoroute et l’État. "Ce n’est pas parce qu’on s’est trompé il y a quelques années, qu’il va falloir continuer systématiquement sur le même modèle. Il faut entamer un bras de fer, dénoncer les contrats, forcer à renégocier."
Le problème de ces augmentations provient du fait qu’elles dépassent l’inflation et sont donc pleinement subie par les usagers. La justification pose également problème, comme dans l’exemple d’AREA, autoroute de la région Rhône-Alpes, qui va connaître plus de 2 % d'augmentation pour la rénovation. "À partir du moment où vous investissez, c’est normal de vouloir un retour sur investissement. Le problème avec les sociétés d’autoroutes, c’est qu’elles rebasculent tous les frais sur le tarif : l’inflation, l’augmentation du trafic… On ne peut pas avoir un scenario économique qui ne prévoit que des hausses de tarif."
L’argument de la sécurité ne convainc pas non plus Pierre Chasseray, même si le réseau autoroutier français est, statistiquement, le plus sûr d’Europe. "On a une jeunesse qui ne peut pas payer l’autoroute et qui s’embarque sur le réseau secondaire. On envoie les plus démunis sur un réseau dangereux", déplore-t-il. Le réseau routier français tendrait donc à devenir à deux vitesses.
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