Dans l'imaginaire collectif, le féminisme se réduit encore à un combat de femmes aisées, sur-diplômées et blanches. Parfois, on les imagine même comme des énervées aux cheveux courts et aux aisselles poilues.
Cette projection réductrice, visant à décrédibiliser le combat pour l'égalité entre les femmes et les hommes, oublie tout un aspect de ce mouvement que l'on appelle le féminisme intersectionnel. Ce dernier prend en compte le cumul des discriminations quand, en plus d'être une femme, vous êtes noires, handicapée, trans ou par exemple lesbienne.
Parmi ce féminisme intersectionnel, on ne peut passer à côté de l'afro-féminisme. Celui que porte Beyoncé depuis son album Lemonade, que Maya Angelou décrit dans ses autobiographies et ses poèmes ou encore que le personnage de Sam White défend dans la série Netflix Dear White People.
Sur la plateforme de streaming en ligne, les films, séries et documentaires traitant de cette thématique commencent à s'accumuler. Ils montrent une autre image des femmes noires, celle que véhiculent la plupart des médias grand public.
Voici une sélection de 6 productions à ajouter à votre liste. L'occasion de prendre conscience de l'ampleur du travail qu'il reste encore à accomplir pour l'égalité entre toutes les femmes et tous les hommes... le tout en n'oubliant pas de se divertir.
Elle s'appelle Roxanne Shante, elle a 14 ans et elle a grandi dans le Queens, à New York. À l'âge de 9 ans, elle débute le rap. Cinq ans plus tard, elle impose son flow dans les radios américaines avec Roxanne's Revenge, un titre qu'elle a écrit pour le groupe de hip hop new yorkais UTFO.
Il s'agit d'une réponse à un précédent titre, Roxanne Roxanne, dans lequel UTFO parle d'une femme rejetée par le groupe. Roxanne Shante (jouée par Chante Adams) l'incarne dans ce titre et c'est ainsi que débute la Guerre des Roxanne, un clash comme le milieu du hip hop et du rap les connaît si bien mais entre deux femmes.
Ce biopic réalisé par Michael Larnell raconte le parcours d'une femme qui s'est imposée dans un monde très masculin avant de lâcher le micro et la scène pour former une nouvelle génération d'artistes féminines.
Jessica James (Jessica Williams) est une femme indépendante, prof de théâtre pour des enfants défavorisés d'un quartier de New York. Elle écrit des pièces mais galère à les voir jouer.
Malgré son quotidien un poil décevant, Jessica James ne se laisse jamais abattre et prend très à cœur sa mission auprès des plus jeunes : leur inculquer l'estime d'eux-mêmes, le respect des autres et notamment des femmes. Le tout en essayant de se remettre d'une rupture amoureuse en compagnie d'un autre homme tout aussi paumé qu'elle.
Dear White People, c'est le nom d'une émission de radio animée par la très engagée Sam White (Logan Browning). Son objectif sur le campus : faire prendre conscience aux étudiants (blancs) leurs privilèges, se battre pour les droits de ses camarades de la communauté noire, le tout en essayant de trouver sa place dans un monde où l'activisme se pratique de nombreuses façons. Dear White People, une série pour apprendre à réfléchir sur le sens de l'engagement.
Elle aurait eu 90 ans ce mercredi 4 avril. Maya Angelou, écrivaine, poétesse, actrice américaine, militante pour les droits civiques et activiste pour l’émancipation des femmes est célébrée dans un documentaire diffusé sur Netflix.
Il n'est jamais trop tard pour découvrir l'ampleur de son œuvre et vous pouvez commencer dès maintenant une introduction avec ce documentaire donnant la parole à celles et ceux qui l'on admirée et côtoyée.
Un campus américain. Deux sororités étudiantes rivales. Pour redorer l'image de l'une d'elle, le doyen de l'université demande à Jamilah, présidente de sa sororité et capitaine de son équipe de step-dancing d'intervenir auprès des fautives et de les aider à remonter la pente. Elle est noire, elles sont blanches. Jamilah (Megalyn Echikunwoke) accepte la mission du doyen dans l'espoir d'obtenir son parrainage pour sa candidature à l'école de droit de Harvard.
L'étudiante décide de former les membres de cette sororité blanches au stepping, une danse faisant partie intégrante de la culture noire, en vue d'une compétition. Cette dernière permettrait à la sororité de remporter une somme importante d'argent. L'objectif : redistribuer cette somme à une œuvre de charité et gagner à nouveau la confiance du doyen.
Ce choc des cultures n'est pas sans effet et c'est une belle leçon d'humilité, de savoir-vivre et de générosité que l'on découvre dans ce film où l'on aborde l'appropriation culturelle mais aussi la solidarité entre toutes les femmes.