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Migrants : 4 associations accusent la police de harcèlement contre leurs bénévoles

À Calais et Dunkerque, les relations conflictuelles entre policiers, migrants et associations continuent d’exacerber les tensions. Quatre associations ont publié un rapport sur "des violences policières excessives".

Trois policiers passent devant des migrants à Calais le 7 juillet 2018
Crédit : DENIS CHARLET / AFP
Cécile De Sèze
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Les relations à Calais et Dunkerque sont toujours tendues entre policiers, migrants et bénévoles ou volontaires d'associations d'aide aux réfugiés. Régulièrement, depuis le démantèlement en 2016 de la "Jungle de Calais", ces associations se plaignent sur les réseaux sociaux d'actes commis par les policiers à l'encontre des migrants et des volontaires. 

Mardi 7 août, quatre d'entre elles - Help Refugees, L’Auberge des Migrants, Utopia 56 et Refugee Infobus - ont publié un rapport dénonçant un "harcèlement policier des bénévoles" dans lequel elles ont comptabilisé ces actes. 

Elles comptent alors "666 incidents de surveillance policière, contrôles d’identité répétés, arrestations et fouilles ainsi que de violences physiques et verbales", d'après les témoignages de bénévoles recueillis depuis huit mois.

Des palpations "injustifiées" sur des bénévoles femmes

Les témoins racontent être observés par la police ou les CRS. Plus encore, ils sont pris en photo et filmés par les forces de l'ordre "quotidiennement", sont intimidés, contrôlés, fouillés et palpés, d'après les propos rapportés.

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Des palpations d'ailleurs jugées "injustifiées" par le rapport qui appuie ces propos de témoignages : "Le commissaire-adjoint (...) nous a demandé si nous avions des objets dangereux sur nous. Nous avons toutes deux répondu non. Il a alors dit 'ça c’est vous qui le dites, mes collègues vont procéder à des palpations de sécurité'. Nous lui avons alors demandé pourquoi il estimait nécessaire de nous palper mais il n’a pas répondu." 

Le rapport met alors l'accent sur des palpations qui viseraient en particulier les bénévoles femmes à 81%, davantage que pour les hommes (19%) : "À peine une des bénévoles sortie de la voiture, un policier de sexe masculin a commencé à la palper de force, en touchant sa poitrine et ses fesses à plusieurs reprises". D'autres bénévoles témoignent de faits similaires.

Des volontaires "intimidées" par les forces de l'ordre

Le rapport évoque également, outre des techniques pour limiter les distributions aux réfugiés, un "harcèlement judiciaire", une "intimidation des associations" qui se traduit par "des violences verbales" et des "violences physiques". 

Des accusations encore fondées sur des témoignages : "À la fin d’une opération d’expulsion, alors que les CRS s’apprêtaient à remonter dans leurs fourgonnettes, un policier a lancé en passant devant moi : 'Nique ta mère !'"

"Un autre policier, placé dans mon dos, m’a attrapée au niveau de la gorge avec son bras et m’a violemment jetée à terre, raconte une bénévole. J’ai crié dans ma chute. Alors que je me relevais il m’a dit 'Fallait rester sur tes pattes'."

Les pratiques de la police de Calais ne remplissent pas les standards de leurs obligations

Le rapport de Help Refugees, L’Auberge des Migrants, Utopia 56 et Refugee Infobus

Pour ces quatre associations présentes aux côtés des réfugiés, "les pratiques de la police de Calais ne remplissent pas les standards" de leurs obligations énoncées dans le code de déontologie de la Gendarmerie Nationale et de la Police Nationale que le rapport rappelle :  "Le policier ou le gendarme (...) s’abstient de tout acte, propos ou comportement de nature à nuire à la considération portée à la police nationale et à la gendarmerie nationale. Il veille à ne porter, par la nature de ses relations, aucune atteinte à leur crédit ou à leur réputation." 

Contactée par RTL.fr, la préfecture du Pas-de-Calais réagit en expliquant que "ces accusations ne sont pas nouvelles" mais dément l'existence de tels actes qui ne sont "pas démontrés". "La simple observation des faits démontre que les associations sont tout à fait libres d'exercer leurs activités à destination de la population migrante sur Calais, dès lors que leur intervention s'inscrit dans le respect de l'ordre public et de la loi", assure la préfecture. 

Le courrier rappelle qu'il est possible de saisir l'IGPN ou le procureur de la République. "Force est de constater, cependant, que les rares plaintes déposées ou les signalements auprès de l'IGPN n'ont conduit jusqu'à présent à aucune condamnation ou mise en accusation d'un policier."

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