Meuse : 4 à 5 hectares de forêt rasés et volés, pour un préjudice entre 80.000 et 100.000 euros

Depuis le début de l'année, les vols de bois se multiplient dans le département de la Meuse et plus précisément dans cinq communes. Alors que les propriétaires forestiers étaient déjà confrontés à la disparition de stères de bois de chauffage, stockés en bordure de forêt, un phénomène d'une plus grande ampleur est apparu : des arbres sont désormais coupés directement sur place, puis leurs troncs volés.

À ce jour, une quinzaine de vols similaires ont été signalés, entraînant la destruction et le vol de 4 à 5 hectares de forêt, pour un préjudice estimé entre 80.000 et 100.000 euros.

Parmi les victimes, un médecin à la pré-retraite raconte un vol particulièrement ciblé : "Nous avons découvert qu'un érable sycomore ondé avait été abattu". Dans une parcelle voisine, 46 arbres ont été dérobés, et dans une autre, seulement deux, mais avec des traces profondes de camions en évidence. "Le mode opératoire est toujours le même", confirme François Godineau, président du syndicat de la forêt privée meusienne. Il craint que ces actes soient orchestrés par un réseau organisé : "À certains endroits, des marques de peinture rouge sont visibles", précise-t-il.

La gendarmerie enquête dans un contexte difficile

15 plaintes ont été déposées dans le but d'identifier les responsables de ces vols, bien que les chances de retrouver les troncs volés soient quasiment nulles. Les propriétaires ne vivent pas nécessairement à proximité et les parcelles sont souvent isolées, limitant la présence de témoins. Bien que 80% des arbres volés soient des chênes, d'autres essences sont également prisées, notamment pour leur utilisation en lutherie.