Marseille se réveille à nouveau dans un climat de violence au lendemain de la visite du Premier ministre Manuel Valls. Des tirs de kalachnikov ont perturbé l'annonce de la baisse de délinquance dans la capitale des Bouches-du-Rhône. Yasmina Benchenni, porte-parole d'un collectif de mères de Marseille, témoigne du dépit des familles et demande de l'aide face aux gangs qui sévissent dans les quartiers difficiles de la cité phocéenne.
"Non ce n'est pas la peur qui règne, explique-t-elle. On en arrive juste à se demander : 'Est-ce que c'est possible de s'en sortir' ? C'est un combat permanent, de dire aux gamins de continuer d'aller à l'école. De continuer à espérer que, dans une société avec des milliers de chômeurs, avec ou sans diplômes, ils puissent trouver de travail."
Il n'y a pas de profil-type de jeune qui tombe dans la délinquance
Yasmina Benchenni, habitante de Marseille
Elle dit qu'elle n'a pas été la cible de pressions dues à son combat, et ne vit pas dans la peur de représailles "car les jeunes se sentent concernés". "Le problème de fond est que tout le monde peut être touché dans une cité, raconte-t-elle. Il n'y a pas de profil-type de jeune qui tombe dans la délinquance. Le temps que la société réagisse au décrochage scolaire c'est trop tard, trop long."
Concernant l'amélioration de la situation, selon les dires du Premier ministre Manuel Valls, elle voit quelques signes positifs, mais insuffisants selon elle. "Bien sûr il y a une amélioration, approuve-t-elle. Mais le problème est que lorsque les gens sont arrêtés, ça continue quand même. Il y a une amélioration en terme d’intervention, d'investigation avec les 'stups', on le voit."
La violence est plus forte que la justice
Yasmina Benchenni, porte-parole du Collectif des mères de Marseille
Elle vient nuancer cette amélioration avec le mauvais suivi des jeunes impliqués dans des trafics. "Du point de vue judiciaire, on ne sait pas où on va, regrette-t-elle. C'est la violence qui est plus forte que la justice. Avec les armes on peut faire taire. C'est un business, une grosse entreprise le trafic. Et face à ça on est un peu démunis, on a oublié tout le volet social."
Yasmina Benchenni réclame un "soutien pour les familles". "Pour nous ce n'est pas une vie, de garder les enfants dans les appartements par peur. On est les geôliers de nos propres enfants. Car ils peuvent devenir de petits soldats pour le trafic qui peuvent devenir dangereux. Quand on ne sait plus quoi faire, on a besoin de soutien."
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