Une famille d'Aigné près du Mans se bat depuis plusieurs années pour obtenir son expropriation. Trois de ses voisins l'ont déjà obtenue et pour cause dans le quartier, la SNCF et Réseaux ferrés de France construisent actuellement une ligne grande vitesse.
Dans quelques années, des trains passeront à plus de 300 km/h sous leurs fenêtres. Si Dominique et Jean-Yves ont décidé de se mobiliser, c'est parce que deux de leurs enfants sont handicapés et que ce projet gigantesque risque d'avoir une incidence sur leur santé.
Quand, en 1986, la famille Evanno emménage au 43 de la rue Maquère à Aigné, c’est pour vivre au calme, à la campagne. C’est tout ce que recherche ce couple et leurs trois enfants, dont deux sont handicapés, l’un étant atteint de myopathie mitochondriale, l’autre d’un syndrome d’Ehlers Danlos.
La quiétude des lieux ne dure qu’une dizaine d’années puisque le cauchemar de cette famille débute en 1997 avec l’annonce de la construction d'une ligne à grande vitesse. Cette ligne SNCF tracée entre Paris et la Bretagne permettra des liaisons beaucoup plus rapides qu’elles le sont à l’heure actuelle puisque les trains vogueront à plus de 300 km/h. "Et tout ceci à quarante mètres de notre maison" indique Jean-Yves Evanno, le regard dépité.
En 2011, l’enquête d’utilité publique a conclu que trois maisons situées sur le tracé (sur cinq demandées) doivent être démolies avec l’expropriation de leurs habitants, ce qui est effectif aujourd’hui. Il est également décidé qu’un tunnel de 200 mètres de long (au lieu de 400 mètres demandés) soit construit à cet endroit.
Mais la maison des Evanno n’est pas concernée par les mesures d’expropriation, parce qu’elle n’est pas sur le tracé. Elle est à quarante mètres de la voie recouverte par un tunnel dont l’entrée sera, compte tenu du dénivelé du terrain, pratiquement à la même hauteur que le pignon de l’habitation.
Voilà pourquoi depuis deux ans la famille Evanno qui est provisoirement relogée le temps des travaux, demande son expropriation. Pour eux, les nuisances seront trop grandes pour leurs deux enfants qui ont besoin de grand calme. Leur pétition, lancée il y a quelques semaines, a déjà recueilli de nombreuses signatures, y compris celles d’élus locaux émus de cette situation.
Commentaires