Son arrestation a fait grand bruit en marge de la manifestation anti-migrants à Calais. S'il a toute sa vie exécuté les ordres, le général Piquemal a refusé d'obéir aux injonctions des CRS, samedi 6 février. Alors qu'il participait à une manifestation anti-migrants à Calais, à l'appel du mouvement islamophobe allemand Pegida, le général a été arrêté et doit paraître ce lundi en comparution immédiate pour "trouble à l'ordre public".
Une sortie inattendue tant la carrière de l'ancien militaire impressionne. De quoi obtenir le soutien de l'extrême droite française, qui lui rend hommage. "C'est un grand serviteur de la France, qui a probablement plus servi la France que vous, monsieur Mazerolle, et moi ne le ferons jamais", a lancé Florian Philippot au micro de RTL.
Un parcours 4 étoiles symbolisé par son statut d'officier de la Légion étrangère, de membre du cabinet de trois premiers ministres socialistes : Michel Rocard, Édith Cresson et Pierre Bérégovoy. Mais il a surtout enfilé le costume de patron de la Légion étrangère pendant cinq ans, de 1994 à 1999. Mais depuis sa retraite, ce septuagénaire est devenu un véritable nostalgique de la "France éternelle". Une position qui le rapproche grandement de l'extrême droite alors qu'il est considéré comme l'un des instigateurs de cette manifestation anti-migrants à Calais.
Dans un communiqué publié sur le site Résistance républicaine, il avait notamment appelé, dans un style enflammé, "tous les Patriotes et associations patriotiques à se joindre" au mouvement. Un rassemblement pourtant lancé par le collectif allemand islamophobe, Pegida.
C'est ça que moi j'attendais, de frères d'armes, et cela dans une France éternelle qui a été le phare du monde
Général Christian Piquemal
"J'aurais aimé vous voir au garde-à-vous, chanter avec nous. Or, personne n'a ouvert la bouche. Que vous ayez été mis en place ici, c'est une chose, de là à faire les charges que vous faites, c'en est une autre. C'est ça que moi j'attendais, de frères d'armes, et cela dans une France, la France éternelle qui a été le phare du monde", a-t-il lancé mégaphone à la main en direction des forces de l'ordre.
Une prise de paroles symbole de son implication dans cette manifestation qui lui vaut aujourd'hui de nombreux soutiens de la part de têtes d'affiche du Front national. Outre Florian Philippot, David Rachline a dénoncé le "deux poids deux mesures insupportables entre les casseurs 'No Borders' et ceux qui manifestent contre l'immigration". De son côté, le maire de Béziers, Robert Ménard, a une nouvelle fois décrié la position de François Hollande : "Clandestins en liberté, général français arrêté, bienvenue en Hollandie".
En plus de sa participation assumée à cette manifestation interdite, le général Piquemal est surtout accusé de ne pas avoir écouté les appels de la police réclamant la dispersion des manifestants. Pour cela, il risque un an et demi de prison mais aussi plus de 20.000 euros d'amende alors que l'armée n'a toujours pas réagi à cette sortie médiatique. Selon nos informations, l'ancien patron de la Légion étrangère a été hospitalisé ce lundi 8 février.
Commentaires