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Mac Lesggy : cette solution qui pourrait permettre à nos agriculteurs de continuer à cultiver des betteraves sucrières en France

Ce dimanche, Mac Lesggy se penche sur le sort de nos betteraves sucrières françaises, filière menacée, qui pourrait être sauvée par une innovation scientifique.

Des betteraves sucrières (illustration)
Crédit : MYCHELE DANIAU / AFP
Mac Lesggy
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La betterave dont on fait du sucre est une filière menacée d'extinction alors qu'elle fait travailler des milliers d'agriculteurs et d'employés dans les sucreries, mais elle va peut-être être sauvée par la science et ça, c'est une bonne nouvelle. Rappelez-vous, faire du sucre à partir de la betterave, c'est une exception française qui remonte à l'époque où, soumis à un blocus de la part des Anglais qui avaient coupé la route du sucre de canne en provenance des Antilles, Napoléon a favorisé l'essor du sucre produit à partir de betteraves sucrières, cultivées depuis dans le Nord et dans l'Est. C'est à cause de cette histoire que la France est un gros producteur de sucre de betterave dans un monde dominé par la production de sucre de canne. 

Cette filière est menacée car les plants de betterave, quand ils sortent de terre, sont attaqués par des pucerons, vecteurs d'une redoutable maladie, le virus de la jaunisse. Virus qui provoque des pertes de rendement de 30 à 50%, rendant la culture non rentable. Pour s'en protéger, il restait aux agriculteurs, jusqu'à l'année dernière, un seul moyen : enrober les semences de betterave d'un insecticide, un néonicotinoïde. Moyen interdit par l'Union Européenne depuis l'année dernière. Il y a un débat, c'est vrai, sur la dangerosité des néonicotinoïdes en général, mais sur cet usage précis, en enrobage sur des graines, qui donneront plus tard des plantes sans fleurs, jamais butinées par les pollinisateurs, personne n'a jamais démontré qu'il y avait des risques

C'est d'ailleurs pour cela que des pays en Europe ou à l'extérieur, en Angleterre, par exemple, ont maintenu cet usage. Quoi qu'il en soit, on voit poindre une solution qui va peut-être permettre à nos agriculteurs de continuer à cultiver des betteraves sucrières en France, ce qui nous évitera d'en importer depuis les pays voisins. Cette solution, ce sont des betteraves dont le patrimoine génétique a été modifié par édition génétique. On appelle cela des betteraves NGT, Nouvelle Technique Génétique. Le principe n'est pas d'introduire dans l'ADN de nos betteraves un gène de résistance venu d'une autre espèce, mais de modifier une petite partie du génome de la betterave pour rendre celle-ci insensible à l'attaque du virus de la jaunisse.

Une technique franco-américaine

C'est la fameuse technique mise au point par la chercheuse française Emmanuelle Charpentier, et l'Américaine Jennifer Doudna. Découverte qui leur a valu le prix Nobel, elle s'appelle CRISPR-Cas9 et elle est d'une incroyable précision. Ici, des chercheurs allemands ont modifié une seule paire de bases, c'est-à-dire un seul barreau de la grande échelle de 750 millions de barreaux qu'est l'ADN de la betterave. Et avec cette modification microscopique, ils ont obtenu une nouvelle variété résistante à 70% à l'infection par le plus répandu des virus de la jaunisse des betteraves. 

C'est spectaculaire, d'autant que cette recherche a été rapide, alors que par les moyens classiques de sélection conventionnelle, personne n'était parvenu à isoler des variétés de betteraves résistantes à la jaunisse. Il y a encore du chemin à faire pour parvenir à un végétal résistant à tous les virus de la jaunisse, vérifier si ses résistances sont durables, mais on est bien parti. Ce résultat arrive à point nommé, car le Parlement vient enfin d'autoriser en Europe le développement de ces variétés NGT. 

Presque tous les clignotants sont au vert, car cette nouvelle législation votée par le Parlement doit encore être confirmée par le Conseil de l'Europe et que les organisations en tout genre, opposées au progrès de l'agriculture, vont tout faire pour la torpiller. Il y a pourtant urgence. Cette année, les surfaces semées de betteraves sont en recul, les pucerons vont attaquer précocement et nos sucreries vont encore une fois importer de la betterave venue d'ailleurs.

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