Manger des œufs de poulaillers installés chez des particuliers à Pierre-Bénite (Lyon) pourrait présenter des risques pour la santé. La préfecture met en garde et appelle donc à ne pas consommer ces produits contaminés par des composants perfluorés.
Depuis la révélation dans un documentaire diffusé sur France 2 en mai dernier d’une forte pollution aux perfluorés dans toute la zone autours de la vallée de la chimie, les différents services de la préfecture du Rhône réalisent de nombreuses analyses. Et celles sur les œufs sont alarmantes avec des taux parfois 16 fois supérieurs à la réglementation européenne. D’où cet avertissement lancé la semaine dernière par la préfecture.
"On a réalisé deux analyses chez des particuliers sur des basses-cours puisqu'on n'a pas d'élevage professionnel dans la zone. Les premières analyses montrent une contamination des sols. Les poules ont pour habitude de picorer le sol et de se contaminer vraisemblablement", explique Valérie Le Bourg, directrice départementale de la protection de la population du Rhône.
Pauline Mayel propriétaire depuis douze ans d'une maison avec jardin sur Irigny avec vue sur les fameuses usines Arkema. Elle possède une quinzaine de poules et est surtout en colère. "Sur le coup, j'étais vraiment choquée, dégoutée. On est empoisonné malgré nous. Les œufs, les poules, c'est un mode de vie, l'autoconsommation. Notre mode de vie est remis en cause, qu'est-ce qu'on va faire du coup ? Moi, je me pose vraiment la question de déménager", confie-t-elle.
Pauline n’a pour le moment arrêter de manger les œufs de ses poules. Elle attend des analyses complémentaires. Elle souhaite d’ailleurs monter un collectif de riverains et mener un combat en justice contre les pollueurs. Ils sont principalement deux dans cette zone : l’entreprise Arkema, classé seveso seuil haut et le site Daikin chemical. Ces deux entreprises produisent tous les deux des polymères fluorés qui créent donc cette pollution.
La préfecture du Rhône a pris des arrêtés pour leur interdire l’utilisation du principal composé de ces fluorés d’ici le 31 décembre 2024, avec différents paliers à respecter d’ici cette échéance. Et depuis quelques mois une surveillance journalière est effectuée. Sachez également que l’eau a été testée, et les taux flirtent avec le maximum autorisé, et les légumes sont quand à eux en cours d’analyse, les résultats sont attendus dans les semaines à venir
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