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Loto du patrimoine : tout comprendre sur le projet de restauration lancé par Stéphane Bern
ÉCLAIRAGE - Le loto du patrimoine, piloté par Stéphane Bern, débute ce lundi 3 septembre. Objectif : restaurer les monuments historiques en péril, dans toute la France.
Stéphane Bern, Françoise Nyssen et Emmanuel Macron à Rochefort, le 14 juin 2018
Crédit : LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
À vos tickets. Un grand loto du patrimoine est lancé à partir de ce lundi 3 septembre pour restaurer des monuments historiques en péril. Il est piloté par l'électron libre Stéphane Bern, qui veut mobiliser autour de cette opération inédite. L'animateur nous explique sur RTL les modalités de ce jeu mis en place pour sauver les plus belles vitrines du patrimoine français.
L'objectif est de susciter une grande mobilisation populaire autour d'une loterie et d'un jeu de grattage, pour financer la rénovation de monuments. Au total, 270 sites ont été sélectionnés, dont 18 monuments en péril "emblématiques" qui seront aidés en priorité grâce aux futures recettes de ce loto, soit un par région métropolitaine et cinq pour l'outre-mer, représentant les différentes facettes du patrimoine (religieux, industriel...).
Pour l'heure, le "Monsieur Patrimoine" du gouvernement confie "rester prudent". Il émet des réserves sur les aides allouées par le pouvoir pour l'aider à remplir sa mission. "Je reste prudent parce que je vois que j'ai perdu la vallée de la Dordogne, Perpignan, le combat de Kolbsheim (...)", explique-t-il ce lundi 3 septembre sur RTL.
Un jackpot de 13 millions d'euros
Parmi eux, la maison de l'écrivain voyageur Pierre Loti à Rochefort, en Charente-Maritime, dont les portes restent closes depuis cinq ans dans l'attente d'un très onéreux chantier de rénovation. Mais aussi l'ancien fort militaire de Fort-Cigogne dans l'archipel des Glénan, dans le Finistère, la villa Viardot à Bougival, dans les Yvelines, rachetée en 1874 par l'écrivain russe Ivan Tourgueniev, ou encore la maison d'Aimé Césaire à Fort-de-France, en Martinique.
Le tirage spécial du Super Loto "Mission patrimoine", qui sera répété chaque année selon Emmanuel Macron, aura lieu le 14 septembre, veille du week-end des Journées du patrimoine. Il sera doté d'un jackpot de 13 millions d'euros, équivalent à celui d'un tirage exceptionnel du vendredi 13. Les grilles, dont la validation commencera lundi, coûteront 3 euros.
Le jeu à gratter "Mission patrimoine", également disponible à partir de lundi, sera doté d'un gain maximum d'1,5 million d'euros, un montant inédit pour ce type de jeu. Au total, 12 millions de tickets grand format seront ornés de 13 des 18 principaux monuments choisis, et vendus 15 euros pièce. Les tickets seront proposés pendant 4 à 6 mois dans les 30.800 points de vente de la Française des jeux (FDJ), en ligne et dans quelques lieux emblématiques lors des Journées du patrimoine (château de Chambord, Mont Saint-Michel...). Les joueurs auront une chance sur trois de gagner au minimum 15 euros.
Une "goutte d'eau"
La FDJ attend de cette opération, soutenue par une campagne de publicité télé, radio et internet, des gains "exceptionnels", de 15 à 20 millions d'euros, qui seront affectés à un fonds spécifique. Dans le détail, en achetant une grille de loto, 25% de la mise iront au financement du patrimoine français (0,75 euro), et 10% pour le jeu de grattage (1,52 euro), précise la FDJ dans un communiqué.
"Ces 15 millions d'euros sont une goutte d'eau", avait souligné Stéphane Bern lors de la présentation de l'opération, alors que 5% des monuments classés en France, soit environ 2.000 chefs d'oeuvre, sont considérés en état de péril. Mais "ils donnent le sentiment aux Français que le patrimoine appartient à chacun d'entre eux" et cela "va leur donner envie de se mobiliser", avait ajouté l'animateur, qui lui-même présentera à partir de lundi "L'émission patrimoine", un programme court diffusé sur France 2 à 20h35.
Pour le "Monsieur Patrimoine" du service public, ce loto a aussi valeur de test. Il a menacé vendredi de quitter à la fin de l'année sa mission s'il estimait n'être qu'un "cache-misère" ou un "pantin". "À la fin de l'année, on verra plus clair. On saura si le Loto du patrimoine est un succès. Ce que je voudrais, c'est que les Français me donnent raison. Y compris contre le gouvernement et certaines personnes dans les ministères", a-t-il souligné à l'antenne de RTL.
La ministre de la Culture a dit vendredi à l'AFP "souhaiter évidemment que le tirage historique d'un loto du patrimoine soit un franc succès".
