Les trois jihadistes français de retour de Syrie mis en examen
Les trois jihadistes présumés de retour de syrie ont été mis en examen par un juge antiterroriste.

Ils étaient rentrés de Turquie par avion sans être inquiétés par la police française. Les trois jihadistes présumés, qui se sont rendus aux autorités après être rentrés de Syrie, ont été mis en examen samedi 27 septembre par un juge antiterroriste à Paris, a indiqué l'un de leurs avocats, Me Pierre Dunac.
Les suspects ont été mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes", a précisé l'avocat, selon qui les trois hommes, dont le beau-frère de Mohamed Merah, contestent fermement tout projet terroriste en France. Un magistrat spécialisé devait encore statuer sur leur placement en détention ou leur remise en liberté.
Parmi eux, le beau-frère de Mohammed Merah
Parmi les jihadistes présumés figurent le beau-frère de Mohammed Merah, auteur de sept assassinats dont quatre dans une école juive de Toulouse (sud-ouest) avant d'être tué par la police en 2012, et l'un de ses amis d'enfance. Ce dernier a déjà été condamné en France dans une affaire de filière jihadiste vers l'Irak en 2009.
Le retour rocambolesque des trois hommes, soupçonnés d'appartenir à une cellule jihadiste du sud-ouest de la France, avait mis le gouvernement dans l'embarras ces derniers jours.
Arrivés de Turquie sans être inquiétés
Attendus mardi par des policiers français à l'aéroport parisien d'Orly après leur expulsion de Turquie, où ils avaient été arrêtés fin août à leur retour de Syrie, ils avaient embarqué dans un autre avion et ont atterri à Marseille (sud) sans être inquiétés.
Sur le conseil de leurs avocats, ils s'étaient ensuite rendus le lendemain aux autorités et avaient été placés en garde à vue.
Pour leurs défenseurs, les trois hommes ne contestent pas s'être rendus en Syrie mais nient avoir pris part à des combats avec des groupes jihadistes comme l'organisation Etat islamique (EI).
"Ils se sont aperçus là-bas (en Syrie) que ce n'était pas ce qu'ils pensaient et ont dû prendre la fuite pour rentrer", a expliqué Me Dunac.
Le cafouillage autour de leur retour a fait grand bruit en France, survenant quelques jours après l'adoption par l'Assemblée nationale d'un projet de loi qui vise justement à renforcer la lutte contre les filières de recrutement de candidats au jihad. Selon le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, plus de 900 Français sont impliqués dans de telles filières.