C'est du jamais vu depuis trente ans. L'ensemble des infirmiers, qu'ils travaillent à l'hôpital, en libéral, dans l'administration ou même ceux qui en sont encore aux études, sont appelés à faire grève ce mardi 8 novembre. Toute la profession est concernée et ce sont donc 700.000 personnes qui sont encouragées à manifester afin de dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail. À Paris, sous l'impulsion de plusieurs fédérations syndicales (FO, CGT, SUD, CFTC) notamment, un cortège doit partir de Montparnasse à 10h30 pour se diriger en direction du ministère de la Santé dans le VIIe arrondissement. Des délégations devraient être reçues.
Fermetures de services, manque de personnel, accroissement de l'activité, course à la rentabilité... Les blouses blanches dénoncent une logique du chiffre pour finalement se retrouver moins bien payés par rapport à la moyenne des autres pays développés. Les facteurs contribuant au mal-être, voire à l'épuisement des personnels sont nombreux, selon leurs syndicats qui dénoncent un manque de considération.
"Il y a un fort sentiment d'insécurité face aux violences qui augmentent. Une violence verbale de la part d'usagers mais aussi une violence physique dans l'indifférence absolue. Les professionnels disent parfois aller travailler avec la boule au ventre", explique Nathalie Depoire, présidente de la coordination nationale des infirmières, au micro de RTL.
Les manifestants réclament pêle-mêle l'arrêt des fermetures de lits et des suppressions de postes, l'abandon du plan d'économies de 3,5 milliards d'euros sur trois ans, ou encore l'abrogation de la loi santé qui a instauré les groupements hospitaliers qui font craindre aux infirmiers des restructurations. Choqués par les suicides de cinq infirmières cet été, ils ont finalement le sentiment de ne pas être entendus par le gouvernement. Nathalie Depoire résume : "On est abandonnés, les soignants culpabilisent et le vivent très mal".
Interrogée sur RTL, lundi 7 novembre, Marisol Touraine a redit qu'elle présenterait "d'ici la fin du mois ou au début du mois de décembre au plus tard (...) une stratégie pour améliorer les conditions de travail, pour entendre la souffrance ou le mal-être lorsqu'ils sont là" chez les soignants. Et la ministre de rappeler que "depuis 2012, l'hôpital c'est 10 milliards d'euros de plus".
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