Les Français sont d'accord pour travailler de chez eux. Une enquête Ipsos publiée jeudi 3 novembre montre qu'une majorité de travailleurs dans un bureau se déclarent intéressés par le télétravail ou le travail nomade (65%). Les 35% restants justifient généralement leur réponse par le fait que cette pratique ne s'applique pas à leur métier.
D'une manière générale, les Français associent majoritairement le télétravail à une "bonne chose" pour réduire les embouteillages (79%), "faciliter la décentralisation économique" en dehors de la capitale et des grandes villes (71%) et pour le rythme de vie (70%).
Des atouts auxquels les habitants d’Île-de-France sont encore plus sensibles, avec 83% d'entre eux citant la réduction des embouteillages, 77% le rythme de vie et 76% la décentralisation. La Ville de Paris a d'ailleurs récemment lancé une expérimentation du télétravail, début octobre, avec 150 personnes qui se sont portées candidates. Mais concrètement, quels avantages présente le télétravail ?
"C'est un contrat gagnant-gagnant" estime Daniel Ollivier, directeur associé de Thera Conseil, un cabinet de conseil en Management, spécialisé dans le développement de l'efficience managériale, contacté par RTL.fr. Selon lui, les dirigeants semblent avoir intégré les problématiques de bien-être au travail et le télétravail en est une composante : "Ça présente des avantages en terme d'autonomie du salarié et de réduction du temps passé dans les transports". La qualité de vie serait directement impactée et ce de façon positive : "Cela peut être facteur de réduction du stress notamment pour les salariés parents qui peuvent aménager de façon plus souple leur emploi du temps et ainsi aller chercher leur enfant à l'école".
Pour ce fervent défenseur du télétravail, il faut tout de même faire attention à mener un "travail préparatoire" avant de laisser démarrer un salarié. "Tout dépend des profils, la personnalité joue énormément. Certains peuvent souffrir du manque d'interaction, d'autres sont attachés au sentiment d'appartenance à l'entreprise ou ressentent le besoin de fonctionner au sein d'un collectif".
Il y a toujours la possibilité de retourner à l'entreprise si la méthode ne correspond pas au salarié mais "c'est toujours vécu comme un échec", avance Daniel Ollivier qui juge "indispensable de mettre en place des tests préparatoires pour bien cibler si les habitudes de fonctionnement du salarié sont compatibles avec le télétravail". Pour les dirigeants, l'enjeu préparatoire est tout aussi important. Perte de contrôle du salarié, accès à des informations confidentielles en dehors de l'entreprise, gestion de sa disponibilité auprès des salariés à distance... Daniel Ollivier va même jusqu'à parler d'un "deuil" que doivent faire les managers. Au fond, "tout repose sur la confiance entre le manager et son salarié", estime-t-il.
"Toutes les études montrent qu'il y a une appétence", indique Daniel Ollivier. À l'image du dernier baromètre du télétravail publié en 2015 par Zevillage et Inférences, 71% des cadres approuvent le télétravail et 60% déclarent vouloir y recourir. En revanche, ils sont 28% des salariés à estimer que la pratique du télétravail se heurte à un refus de principe de la part du management.
Au delà des études, on assiste à un développement exponentiel du télétravail. Selon Daniel Ollivier, cela concernait 9% des salariés, 16% aujourd'hui et d'ici 2030, il table sur 50% d'emplois qui seront "télétravaillables". "Il y a une demande très forte, on est dans une mouvance et la majorité des partenaires sociaux y sont favorables", indique le conseiller en management. Pour lui, c'est au niveau du secteur public qu'on va assister à une "déferlante", notamment en raison de la réforme territoriale qui induit forcément un management à distance.
Entre le plan national de déploiement du télétravail proposé par Manuel Valls en mars 2015, l'accord de la plupart des syndicats et plus récemment l'expérimentation de la mairie de Paris, plus grande collectivité de France, le télétravail semble avoir de beaux jours devant lui.
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