L'Islam de France cherche à se réformer et à se reconstruire en profondeur. C'est l'une des missions du nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Le Roux. Mais pour ça il faut de l'argent. Parmi les pistes évoquées, on parle d'une taxe sur les produits halal. Mais que représente vraiment ce marché du halal ? "On a des chiffres, mais sont-ils vraiment fiables ? Je n'en suis pas sûr du tout", affirme le journaliste Michel Turin, auteur de Halal à tous les étals (éditions Calmann-Lévy).
À propos du chiffre de 5,5 milliards d'euros avancé depuis plusieurs années, il note qu'il date de 2010 et qu'il n'a "jamais été réactualisé depuis". Car le halal, d'abord cantonné à la viande, "s'est étendu à tous les domaines de la consommation et a été récupéré notamment par la grande distribution".
Qui peut certifier aujourd'hui qu'un produit est ou n'est pas halal ? "Toute la question est de savoir si ce qui est vendu comme halal l'est ou pas, pour permettre à chacun de choisir", décrypte Michel Turin. "Le marché de la certification n'est absolument pas organisé. Il y a à la fois des agences de certification qui dépendent des trois mosquées dite 'les plus importantes', tout au moins sur un plan officiel (paris, Lyon et Évry). Et à côté il y a des agences dites 'indépendantes', avec des gens qui ne font pas toujours ce métier de façon correcte", affirme-t-il.
L'absence de certification unique pose à ses yeux un "gros problème". Selon lui, "la seule façon d'avoir un certificateur officiel d'État réputé laïque est impossible". Il juge par ailleurs que la traçabilité des produits halal est "aussi discutable que l'organisation du marché de la certification".
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