Orientation plutôt que sélection ? Le gouvernement dévoile ce matin son plan sur l'entrée à l'université, axé sur l'accompagnement des bacheliers dans leur choix d'études supérieures, au terme de plusieurs mois de concertation pour réformer un système à bout de souffle.
Des filières engorgées contraintes de recruter par tirage au sort quand d'autres sont délaissées, une plateforme informatique d'orientation (APB, pour admission post-bac) totalement saturée et, en bout de ligne, un taux d'échec de près de 60% en première année de fac.
Face aux failles criantes du système actuel, la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal a cherché l'équilibre entre la nécessité de réformer les modalités d'accès à l'université sans toutefois instaurer une sélection, "chiffon rouge" pour de nombreuses organisations syndicales, étudiantes et de parents d'élèves, attachées au principe historique d'accès pour tous à l'enseignement supérieur par le baccalauréat.
La semaine dernière, la ministre a esquissé la philosophie de son plan, qu'elle présentera avec le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, et le Premier ministre, Edouard Philippe.
Selon la presse dominicale, le lycéen pourra se voir soumis à des remises à niveau si nécessaire, mais garderait bien le dernier mot pour choisir son orientation.
Durant son année de terminale, il formulerait des voeux (dont le nombre serait réduit à une douzaine), ses enseignants émettraient des avis sur ces voeux avant que son dossier ne soit transmis aux établissements d'enseignement supérieur souhaités, qui feraient également leurs observations sur sa candidature.
"La question de la sélection, des prérequis a été abandonnée pour un accompagnement personnalisé, par profil d'élève", se réjouit Liliana Moyano, présidente de la fédération de parents d'élèves FCPE: "Cela permet de garder le bac comme porte d'entrée aux études supérieures, et que les lycéens restent acteurs de leur projet".
Au final, même si les avis sont défavorables, le lycéen pourrait maintenir son choix d'orientation. Mais il pourra lui être demandé de s'engager à suivre une remise à niveau. La forme de celle-ci (stages avant la rentrée, modules supplémentaires durant l'année voire année complète) reste à déterminer.
A l'Unef, ce dispositif d'accompagnement laisse sceptique, surtout s'il est rendu obligatoire. "Imposer des choses aux étudiants n'a jamais rien réglé", estime sa présidente Lilâ Le Bas, qui de toute façon "ne voit pas avec quels moyens" le ministère pourrait mettre en place un dispositif qui s'annonce coûteux.
Les jihadistes français doivent-ils être incarcérés en France dès leur retour ? RTL vous invite à répondre à la question du jour.