"Le général de Gaulle n'a pas d'héritiers", estime Alain Duhamel
ÉDITO - De nombreuses personnalités politiques ont défilé pour commémorer l'anniversaire de la mort du général de Gaulle. Alain Duhamel revient sur cette course à l'héritage.

"Le général de Gaulle n'a pas d'héritiers. Et il ne voulait pas en avoir", tonne Alain Duhamel devant ce quarteron de successeurs revendiqués. "Il ne pouvait pas en avoir, car il était hors normes", poursuit l'éditorialiste. "Il a relevé la France deux fois."
La question se pose maintenant de savoir si dans le cortège qui a défilé à Colombey-les-Deux-Églises, on retrouve des fidèles du général. "Florian Philippot sort quand même du Front National qui était l'ennemi juré absolu et haineux du général de Gaulle. Laurent Wauquiez pourrait bientôt devenir le président de ce qui descend du gaullisme… Mais le général voulait l'Europe quand Laurent Wauquiez est devenu eurosceptique".
Principale différence entre toutes ces figures politiques et celui dont elles aimeraient porter l'héritage, les partis. Là où Charles de Gaulle se considérait au-dessus du système partisan, chacun aujourd'hui revendique une étiquette.
L'héritage gaulliste dans la politique quotidienne se perd d'ailleurs progressivement, explique Alain Duhamel. "Ça se réduit à peau de chagrin. Économiquement c'était un libéral hyper colbertiste." "Mais ce qui est sûr", conclut le journaliste, "c'est qu'il est notre grand homme en France. Le mythe est intact."