Avec le CETA, 99% des barrières douanières entre le Canada et l'Europe vont disparaître. Cette ouverture des frontières va bénéficier aux grosses entreprises françaises de construction, aux laboratoires pharmaceutiques et aux fabricants de textile. Un immense marché s'ouvre à eux. Mais il y a des secteurs qui ont peur. L'Europe elle aussi va ouvrir se frontières. Elle va importer plus de viande bovine, par exemple, alors que les éleveurs sont déjà en crise. Or, au Canada une ferme peut compter jusqu'à 30.000 vaches.
Les Français, qui n'en ont qu'une centaine en moyenne, sont beaucoup moins compétitifs. Là bas, les vaches sont nourries aux hormones. En principe, les Canadiens devront nous vendre de la viande sans hormones. "Mais comment vérifier ?", répondent les éleveurs français.
Autre souci : un certain nombre d'appellations d'origine de fromages sont protégés dans l'accord. C'est très bien, les Canadiens ne pourront pas produire du Roquefort chez eux. Mais une trentaine d’appellations ont été écartées. Ainsi du chevrotin ou du pélardon fabriqués au Québec pourraient débarquer en France.
Autre inquiétude, écologique : l'énergie va pouvoir aussi s'échanger plus facilement, et notamment le pétrole. Or, au Canada on l'extrait en partie de sables bitumineux, ce qui est très polluant. Rien n'interdira qu'il arrive en Europe.
Accroître les échanges, c'est augmenter le transport et émettre beaucoup plus de gaz à effet de serre, ce qui est contradictoire avec l'accord sur le climat. Voilà pourquoi des milliers d'écologistes ou d'agriculteurs comptent manifester ce mercredi 15 février à Strasbourg contre ce traité de libre-échange et pour demander aux députés européens qu'ils le rejettent.
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