Internet a rapidement exercé sa censure sur l'État islamique. Les jihadistes ont posté le 19 août une vidéo montrant ce qui semble être l'exécution du journaliste américain James Foley, enlevé en Syrie en novembre 2012.
Youtube a supprimé la vidéo une vingtaine de minutes après sa diffusion. La plateforme dispose d'équipes qui fonctionnent jour et nuit pour examiner les notifications des internautes, qui peuvent signaler les contenus choquants. Selon les conditions d'utilisation, Youtube n'accepte pas les contenus faisant la promotion de la violence et du racisme. Dans les faits, la censure dépend du contexte. Dans le cas présent, la Maison Blanche a assuré au Washington Post avoir alerté les réseaux sociaux pour qu'ils prennent "les mesures nécessaires".
Le réseau social Twitter a pris une position claire. Le site a modifié son règlement concernant les personnes décédées, et a annoncée qu'il supprimera désormais les tweets concernant une personne décédée "à la demande des membres de la famille immédiate et des personnes autorisées". Twitter souligne qu'il se réserve le droit de refuser une requête en fonction de "facteurs d'intérêt public tels que l'intérêt médiatique du contenu".
"Nous avons suspendu et suspendons activement les comptes qui relaient ces images choquantes", a affirmé Dick Costolo, PDG de Twitter.
Certains internautes et journalistes estiment pourtant qu'il est important de voir la vidéo. "Elle montre ce à quoi nous avons affaire", affirme un journaliste du Metro britannique.
Mais la diffusion via les réseaux sociaux fait partie intégrante de la stratégie de promotion des jihadistes de l'État islamique, qui sont très impliqué dans le recrutement de jeunes recrues via Internet.
Le hasthtag #ISISmediaBlackout ("silence médiatique sur l'Etat islamique" en français) est rapidement devenu populaire sur Twitter, appelant les internautes à ne pas diffuser ni regarder ces images pour ne pas faire le jeu des terroristes. "Amputer leur portée, verser de l'eau sur la flamme", explique l'utilisatrice @LibyaLiberty qui serait à l'origine du mouvement.
D'autres internautes ont appelé à partager des photos antérieures de James Foley. "Ceci devrait être la seule image partagée", tweete un utilisateur.
Pour certains analystes, relayer les images diffusées par les réseaux terroriste peut même être contre-productif. "Songez par exemple à Daniel Pearl, Nicholas Berg, et Paul Johnson (trois otages exécutés en 2002 et 2004, ndlr). Dans ces cas-là, rendre compte des macabres événements est susceptible d'encourager les preneurs d'otages à récidiver", expliquait en 2009 Christopher Beam sur Slate.
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