"Bonjour Caroline, c'est le pape à l'appareil". Il faut imaginer ce que ça peut faire de recevoir ce genre d'appels sur son portable. C'est ce qui est arrivé le 9 octobre à Caroline Pigozzi, journaliste à Paris Match. Le pape François lui a téléphoné pour lui dire qu'il acceptait de la recevoir chez lui dans sa résidence Santa Marta au cœur du Vatican. La journaliste raconte sur le site de Paris Match les coulisses de cet entretien, de ce "moment inoubliable" avec l'homme le plus occupé de la planète, comme elle dit, de la nuit sans sommeil qui l'a précédé.
Et qui donne ce matin
en kiosque la couverture de Paris Match, "Le pape François interview exclusive".
Interview dans laquelle il veut retourner les esprits, en appelant "à renoncer à idolâtrer l'argent". "Le capitalisme et le profit
ne sont pas diaboliques si on ne les transforme pas en idoles. Ils ne le sont
pas s'ils restent des instruments". En revanche",
insiste-t-il, "si l'argent et le profit à tout prix deviennent des
fétiches qu'on adore, si l'avidité est à la base de notre système social et
économique, alors nos sociétés courent à la ruine".
Oui parce que les
paroles du pape, au fond c'était un peu celles de François Hollande en 2012,
l'ennemi de la finance. Coup sur coup, deux
images sont venus fracasser cette stature. Deux ouvriers CGT qui refusent
de lui serrer la main à Saint Nazaire mardi, un pot de yaourt jeté sur Emmanuel Macron le même jour à Lyon. "La gauche a-t-elle perdu le peuple ?", se
demande Le Parisien. Et c'est assez rare pour être signalé, les quotidiens nationaux font tous leur une sur ce sujet. En une du Figaro, "Le
grand malaise du gouvernement", en une de Libération "Hollande la claque sociale", en une d'Aujourd'hui en France "Policiers, Air France, médecins, profs, la grogne", en une des Échos, "Air France face aux ambiguïtés de l'État", et en une de l'Opinion, "Colère sociale : ça craque à gauche !".
Et les éditorialistes
se déchaînent surtout sur le revirement de François Hollande et de Manuel Valls à propos du plan social d'Air France. "Le gouvernement
n'a plus de boussole", écrit Donat Vidal-Revel. François Hollande a dénoncé "la brutalité" d'où qu'elle vienne,
des "mouvements" sociaux comme de certains
"patrons", "du Mélenchon dans le texte", s'étrangle Gaëtan
de Capelle dans Le Figaro. "Avec son parallèle douteux, le chef de l'État
conforte une fois encore la désastreuse culture de l'excuse, si chère à la
gauche", ajoute -t-il dans son édito intitulé "L'art du
looping". Dans l'Opinion, Rémi Godeau
ironise sur la "pirouette présidentielle", les voyous ce seraient donc
les dirigeants. "C'est du brutal !". "L'urgence", écrit Le Parisien "est de
calmer la colère". La conférence sociale de lundi prochain aurait dû y
aider mais signe de l'impasse où stagne le dialogue sociale, la CGT a prévenu
qu'elle laisserait sa chaise vide. Un camouflet.
Angela Merkel d'abord dans Le Figaro. La chancelière de plus en plus contestée dans
sa gestion de la crise des migrants. "Le conte de fée est terminé", écrit
d'ailleurs la presse allemande. Un Allemand sur trois souhaite
aujourd'hui la démission de Merkel. Vladimir Poutine dans
Libération et sa "victoire cathodique". Grâce à la propagande des médias
russes officiels, il a réussi à retourner l'opinion publique sur la Syrie.
Retourner les
esprits à force de propagande et à force d'effectifs policiers c'est
aussi ce que semble avoir réussi Robert Ménard à Béziers, d'après une
enquête de l'Obs. "La vie quotidienne sous Robert Ménard. Immersion
dans un paradoxe". Dans les halles de Béziers, les commerçants sont unanimes : la
ville est plus sûre, plus propre. "Ménard est en train de rendre Béziers
aux Biterrois", dit un restaurateur qui cite les animations estivales : dégustations de produits locaux, spectacle son et lumière, concert gratuit de Patrick Sébastien.
Pourtant écrit David le Bailly, "en dehors des halles, Béziers est une
cité comateuse, des échoppes vides aux vitrines poussiéreuses, des panneaux à
vendre à tous les coins de rue, immeubles majestueux mais désespérément
éteints". La révolution Ménard en apparence n'a pas eu lieu. Alors d'où vient
cette impression de fausse tranquillité, de veillées d'armes ? La réponse,
dans les mots du responsable de la Cimade locale, association qui s'occupe des
réfugiés : "Ménard fait avancer ses idées dans les cerveaux des gens et cette
bataille-là, il est en train de la gagner".
Parce qu'il y a des
batailles dont on doit se souvenir aussi. Extrait de "Cette année, les pommes sont rouges". "Matricule 4860, Stalag VI G. La plaque est pendue autour de son
cou. Il la montre aux deux soldats qui le tiennent en joue lui et ses
compagnons d'évasion. C'est la fin, fini notre beau rêve, nous nous laissons
attraper. Les deux soldats regardent les plaques autour du cou, jettent aux
évadés un regard compatissant et d'un signe de la main nous montrent la
direction de la frontière belge en nous souhaitant bonne chance".
Ces mots sont ceux de
Georges, soldat français qui a combattu quelques semaines contre les
nazis avant d'être fait prisonniers dans un stalag dès 1939. Avec quelques
amis, il a réussi à s'en évader et après des jours de marches à travers la Hollande et la Belgique. Il a regagné la région lyonnaise pour s'engager dans
la résistance. Georges a repris le cours de sa vie en 45 et n'a commencé à
écrire son journal de guerre que 30 ans plus tard. Des petits
cahiers dont a hérités Laurent, son petit fils quand Georges est mort. Un petit
fils admiratif qui a fait un livre de ce journal de guerre.
Un "grand petit livre" écrit Le Point ce matin qui en publie les bonnes feuilles. Grand par la densité de son propos, petit par l'épaisseur, 157 pages. Un récit distancé, truffé d'humour, le regard d'un petit fils sur ce grand père qui fut incontestablement son modèle. "Les deux hommes ne font qu'un tant ils se ressemblent" écrit Jérome Béglé dans Le Point. "Cette année, les pommes sont rouges", c'était le code du maquis, c'est aussi le titre du livre qui sort cette semaine. Le grand père s'appelle Georges, Georges Gerra et l'auteur du livre, Laurent, Laurent Gerra. De quoi retourner les esprits de ceux qui pensaient qu'ils ne savaient que nous faire rire.
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