Une héroïne Disney qui n'a rien d'une princesse, c'est possible ? Avec La Belle et la Bête, dernière production en live-action de l'entreprise à la souris, la réponse est oui. Le personnage incarné par Emma Watson dans ce long-métrage en salles ce mercredi 22 mars, a beau vivre dans un pays très lointain, il n'a rien d'une jeune fille en détresse.
Un miracle que l'on doit bien sûr au film d'animation sorti en 1991 et dans lequel on découvre l'histoire de Belle, cette villageoise enfermée de son plein gré dans le château de cette effrayante Bête (qui n'a rien du prince charmant) pour sauver son père d'une mort certaine. Mais ce miracle tient également à des détails dispersés ici et là, dans cette dernière adaptation, et qui font de Belle une héroïne résolument moderne. En d'autres termes : un personnage dans lequel il est facile de se projeter et d'y voir un modèle à suivre. Explications en 3 points, commentées par Emma Watson, herself. Attention aux spoilers.
La mère de Belle (décédée, comme beaucoup de mères d'héroïnes Disney) était une "femme intrépide", lui confie son père dès les premières minutes du film. Belle a hérité de ce trait de personnalité maternel et le prouve dès que l'occasion se présente.
Elle est sans peur. J'admire son indépendance d'esprit
Emma Watson, interprète de Belle
Des loups enragés ne lui font pas peur, elle part seule à la recherche de son père, ne cède pas aux caprices de la Bête, peu importe les représailles. Belle est combative et n'a pas l'intention d'attendre le prince charmant pour se tirer d'affaire. "Elle est sans peur. J'admire son indépendance d'esprit", confiait Emma Watson lors d'une conférence de presse à Paris au début du mois.
Car dans cette version 2017, ce n'est pas la Bête qui jette le père de Belle hors des grilles du château, c'est la jeune villageoise qui s'enferme d'elle-même dans le cachot, et pousse son père à partir. Un acte de bravoure, un sacrifice qui témoigne d'une volonté de la part de Disney : faire de Belle une héroïne active, et non pas passive. Elle ne subit pas, elle agit. Son destin est entre ses mains, peu importe le prix.
Belle est "une fille étrange" chante les villageois dans la chanson d'ouverture du film. Si le personnage interprété par Emma Watson est "bizarre", c'est tout simplement parce qu'il est en avance sur son temps.
Alors que les autres femmes du village attendent les faveurs du dégoûtant Gaston, Belle préfère lire des romans (elle est passionnée par Shakespeare), apprend à lire aux petites filles, invente une machine à laver et rêve d'indépendance et d'aventures autour du monde, loin de sa campagne natale.
Pour Emma Watson, Belle est "la première princesse Disney féministe", un personnage de fiction auquel "les femmes et les filles peuvent s'identifier".
Belle n'est d'ailleurs pas une princesse. Elle a beau vivre dans un château, être amoureuse d'un prince, elle reste - avec la Bête d'ailleurs - une outsider des contes de fées qui renverse les codes du genre. C'est elle qui tient le rôle du sauveur : elle porte secours à son père et à la Bête - deux fois chacun - et n'a que faire des manières de bonnes conduites comme de l'apparence de son bien-aimé.
Je voulais que Belle soit une vraie femme dans un vrai monde
Emma Watson
Dans le dessin animé, l'héroïne porte des ballerines tandis que dans cette version 2017, Emma Watson a chaussé des boots. "Je voulais simplement que Belle soit authentique", a expliqué l'actrice britannique. "Qu'elle soit une vraie femme dans un vrai monde. Si Belle doit monter à cheval, alors elle ne va pas se chausser de ballerines", a ajouté Emma Watson lors de cette conférence de presse parisienne.
Emportée par la passion pour son personnage, l'actrice britannique a également raconté qu'elle a toujours adoré ce film étant petite ("Mes parents m'ont dit que je le regardais encore et encore !") et en particulier Belle, qu'elle prenait comme un modèle.
Aujourd'hui, l'ambassadrice de l'ONU pour les droits des femmes sait qu'un personnage de fiction peut être un fort symbole pour la jeune génération. "Belle représente cette part de nous-mêmes que l'on a tous envie d'avoir : la meilleure. J'espère que toutes les personnes - peu importe leur genre - se reconnaîtront en elle".
Les enfants des années 2000 ont pu avoir une certaine Hermione Granger comme modèle, ceux des années 2010 pourront compter sur Belle.
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