L'association L214 dénonce l'élevage de lapins destiné à la fourrure de luxe
Les lapins, exploités pour leur fourrure soyeuse, vivent dans des conditions indignes selon l'association L214. Cette dernière, qui milite pour le bien-être animal, a décidé de porter plainte.

L'association L214, qui milite pour le bien-être animal, a publié une nouvelle enquête pour dénoncer les pratiques d'élevage de lapins, dont la fourrure est destinée au marché du luxe.
Dans une vidéo mise en ligne ce lundi 18 décembre et relayée par Le Monde, des lapins sont filmés dans des conditions difficiles dans des cages exiguës, sans voir la lumière du jour. Certains animaux présentent des blessures, des maladies, et souffrent de troubles de l'oreille interne qui les forcent à rester la tête tordue vers le sol.
Le Monde indique que ces élevages de lapins servent à produire de la viande haut de gamme, que l'on retrouve dans des restaurants gastronomiques sous l'appellation de Rex du Poitou.
Ils sont surtout destinés au marché du luxe. Leur fourrure soyeuse est utilisée par de grandes marques comme Dior, Fendi et Dolce&Gabbana pour confectionner des manteaux, des écharpes, des sacs à main et des peluches.
Ces lapins sont issus de la souche Orylag, obtenue par une sélection génétique opérée par l'Institut national de la recherche agronomique (INRA).
L'INRA pointé du doigt
"Derrière l’image du luxe se cachent des élevages industriels dans lesquels les lapins ne peuvent pas exprimer leurs comportements naturels ni connaître l’herbe ou les rayons de soleil. Cela va à l’encontre du discours de la filière, qui présente cette race comme éthique", dénonce Sébastien Arsac, porte-parole de L214.
Il demande notamment "que l’INRA cesse d’utiliser des fonds publics pour l’entretien et le développement d’une filière privée restreinte, très éloignée de l’intérêt général".
Les images ont été tournées il y a quelques semaines entre septembre et novembre dans un élevage des Deux-Sèvres, un autre en Charente-Maritime, et dans l'unité d'expérimentation de l'INRA.
L214 porte plainte contre les élevages et l'INRA
Interrogé par Le Monde, Jean
Boutteaud, l'éleveur des Deux-Sèvres et président de la coopérative du secteur,
assure être "extrêmement surpris et choqué de l’existence de telles images".
Selon lui, elles ne correspondent pas aux "valeurs que nous défendons et aux
soins que nous apportons aux animaux. Notre filière est conduite de manière
artisanale, sans rechercher la productivité".
L'association L214 a décidé de porter plainte auprès des procureurs de Niort
et La Rochelle contre les élevages incriminés et l'INRA. Elle prévoit aussi
d'introduire un recours en responsabilité contre l'État pour "manquement à sa
mission de contrôle de l’application de la réglementation".
De son côté, l'INRA
va lancer une mission d'inspection interne "afin d’évaluer la situation et de
prendre les mesures correctives immédiates qui s’imposeraient".