L'adolescent de 16 ans se trouve toujours à l'hôpital, entre la vie et la mort. Enlevé le 13 juin, le jeune rom a été lynché puis abandonné dans un chariot au bord d'une route.
Pour les habitants de la Cité des poètes de Pierrefitte, où s'est déroulée l'agression, il s'agit d'un règlement de comptes entre Roms et dealers de drogue.
Les habitants de la cité accusent les Roms, nouvellement installés, d'être à l'origine de nombreux vols et de séries de cambriolages. Mais ils se seraient surtout heurtés aux "caïds" locaux, selon Manuel, un habitant. "Ils ont commencé à faire un peu la loi. Mais dans cette cité il y a des caïds, des trafiquants de drogue, qui ont dit 'pas question qu'ils fassent la loi ici'", raconte-t-il.
Le quartier est en effet tenu par les trafiquants, qui entassent leurs stocks de cannabis dans les caves, les boxes de parkings et les appartements, selon un policier familier du terrain. Mickaël décrit un "quartier sensible où les soit-disant forces de l'ordre ont peur de rentrer".
Selon Mickaël, il s'agit d'une "vendetta". Les trafiquants "ont fait justice eux-mêmes", s'estimant "volés" par les roms.
D'après les enquêteurs, "les caïds de la cité ont voulu envoyer un message aux roms" du campement, installé de l'autre côté de la nationale, mais aussi "à tous ceux qui auraient voulu s'engager un peu trop loin sur leur territoire".