Le nouvel iPhone, que les fans d’Apple vont s’acheter, les accompagnera pendant un peu plus d'un an et demi. Vingt mois exactement. C’est la durée d’utilisation moyenne en France d’un téléphone, toutes marques confondues. Votre téléphone ne tombe pas forcément en panne quand vous le changez. Mais vous vous lasserez de son design, ou bien ce sont les nouvelles applications, trop lourdes, qui ralentissent votre appareil. Ça irait si on recyclait correctement nos vieux smartphones. Mais voilà : seulement quatre téléphones sur dix sont recyclés en France.
En fait, on fait un blocage. Le téléphone portable a pris une telle place dans nos vies, ce n’est pas un objet dans notre inconscient. C’est un prolongement de nous-même. Donc on ne recycle pas forcément spontanément. Françoise Berthoud est chercheuse au CNRS. Elle a créé à Grenoble un groupe, EcoInfo, pour étudier l’impact précis du numérique sur l’environnement. Nous l'avons jointe sur son Fairphone, son téléphone durable.
"On baigne dans un système qui nous formate à l'idée que ces objets sont propres. Qu'est-ce que le cloud ? Ce sont des nuages, l'image de la pureté et de la beauté", explique-t-elle. "Comme si ce téléphone qu'on a dans la main pour aller communiquer avec le reste du monde avait juste besoin de l'air et des nuages !", argue Françoise Berthoud. "Pour sensibiliser les gens, il faut montrer l'autre face. C'est compliqué parce que l'autre face est cachée. Même les réseaux de communication qui passent sous l'océan sont invisibles", ajoute-t-elle.
Il y a, cachés dans nos téléphones actuels, une quarantaine de métaux différents. Seuls dix-sept sont récupérés aujourd'hui. Si vous faites l’effort de remettre votre vieux téléphone à un commerçant qui l’enverra dans la bonne filière de recyclage, on vous dit bravo. Mais une partie des métaux que contient le téléphone sera quand même perdue. D'où la pénurie de certains métaux dans les années qui viennent, comme le cuivre ou le tantale qu’on utilise pour les écrans.
Comment faire ? D'abord, il faudrait essayer de prolonger la durée de vie de nos téléphones, en limitant notamment le nombre d’applications qui pompent l’énergie du téléphone. On peut aussi acheter un téléphone d’occasion (le marché est en plein essor).
Enfin, la dernière solution, c'est celle qu’utilise notre chercheuse verte mais branchée, qui n'est pas du tout technophobe : un téléphone durable et équitable, le Fairphone 2. C'est ultra simple. Vous changez vous-même la pièce défectueuse. Plus tard, vous achèterez le composant qui sera amélioré. Vous passerez donc au futur Fairphone 3 sans racheter tout le téléphone.
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