INVITÉE RTL - Inceste : "Il ne suffit pas de parler et d'hurler, encore faut-il être entendu", témoigne Vahina Giocante
Dans "À corps ouvert", l'actrice Vahina Giocante raconte le long combat pour sa reconstruction après avoir été victime d'inceste.
L'histoire d'une reconstruction. Dans le livre À corps ouvert, publié aux éditions Robert Laffont, Vahina Giocante raconte l'inceste dont elle a été victime petite fille et le long combat pour sa reconstruction.
Invitée de RTL ce mercredi 27 mars, l'actrice décrit son histoire comme "une plaie cicatrisée". "Une blessure, quand elle est ouverte, on sent la douleur. Quand elle est cicatrisée, on peut toucher et elle n'est plus aussi douloureuse", explique-t-elle. Cette reconstruction a été possible avec "du temps" et "de l’investissement". "Il faut être accompagné", a-t-elle ajouté.
À travers ce livre, Vahina Giocante veut "faire tomber ce tabou" de l'inceste "et aider les gens à arriver à entendre et à accepter cette réalité". 10% des Français disent avoir été victime d'inceste. Un chiffre "vertigineux", selon elle. "J'ai réglé en privé, dans l’intimité. Je suis allée guérir chaque couche de ce traumatisme et il était temps pour moi de dire que ça existe absolument partout (...) Il ne suffit pas de parler et d'hurler, encore faut-il écouter et être entendu", explique-t-elle.
Après ce livre, je peux continuer ma vie libre
Vahina Giocante
Vahina Giocante estime que "la prévention" auprès des enfants "est nécessaire" afin de leur "expliquer les mots de la façon la plus simple possible". "Tout le parcours de reconstruction, c'est de réapprendre à s'aimer", estime-t-elle.
L'actrice a dédié ce livre, À corps ouvert, à son père. "Sans lui, cette histoire n'aurait pas été écrite. Je lui rends la responsabilité de cette histoire (...) Si j'ai pardonné, c'est pour récupérer mon pouvoir et ne pas lui donner le pouvoir de détruire ma vie (...) Après ce livre, je peux continuer ma vie libre", raconte-t-elle.
"Sororité" avec Judith Godrèche
Dans son livre, Vahina Giocante revient aussi sur le milieu du cinéma et n'évoque qu’un seul nom : Benoît Jacquot contre qui Judith Godrèche a porté plainte. "Au début, je ne voulais pas le nommer (...) parce que c'est l'arbre qui cache la forêt. Je voulais nommer les actes, plus que les personnes. Quand s'attache à la personne, on enlève l'universalité du problème (...) Je voulais être là en backup (en soutien, ndlr) pour Judith Godrèche et empêcher Benoît (Jacquot, ndlr) de la poursuivre pour diffamation. C'est de la sororité".
Et d'ajouter : "Dans le milieu du cinéma, on voit qu'il y a pas mal de résistance encore. Il faut que chacun prenne sa part de responsabilités, que l'on arrête l'hypocrisie générale (...) Chacun a sa part. On a fait partie de ce système et on l'a laissé se développer. C'est le monstre que l'on regarde en face et qu'on met à terre ensemble".
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