Inégalités scolaires : "Il y a des fractures" dès le primaire, prévient une association

REPLAY - Entre le 7ème arrondissement de Paris et Pantin, les élèves du primaire ne vivent pas la même vie, ce qui impacte leurs résultats et leurs capacités d'apprentissage. Mais tous aiment l'école.

Une classe de CM2 (Illustration)

Crédit : BORIS HORVAT / AFP

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L'enquête de l'association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) pointe les inégalités sociales qui touchent les élèves de primaire (lire l'intégralité de l'étude). Si l'école est un lieu d'ouverture très apprécié des enfants, l'impact des milieux sociaux reste un facteur déterminant dans la réussite.

Spectacle pour les enfants favorisés, console pour les autres

Ainsi, les enfants issus de milieux favorisés ont des activités extérieures plus riches. "On va au cinéma, voir des expositions", raconte un enfant d'une école privée du 7ème arrondissement de Paris. Au contraire à Pantin, on "joue à la console" et parfois on "va à Rosny faire les courses". 55% des enfants de zones d'éducation prioritaire passent une partie de leur temps libre au centre commercial. Il ne sont que 13% à sortir faire une promenade dans la nature, selon l'Afev.

Le décalage est criant également dans les heures de coucher. La grande majorité des enfants issus de milieux favorisés se couchent avant ou autour de 21 heures. Ils sont plus nombreux dans les zones d'éducation prioritaires à se coucher vers 22 heures ou 23 heures, ce qui peut entraîner des inattentions et des facultés d'apprentissage moindres à l'école.

À écouter

Les enfants du primaire n'ont pas tous la même vie

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"Il y a des fractures", mais pas encore de décrochage, estime l'Afev

Pour Eunice Mangado-Lunetta, directrice déléguée de l'AFEV, les inégalités sont criantes dès la primaire, mais la situation n'est pas encore catastrophique. "Il y a des fractures très importantes dans les pratiques du temps libre, les apports culturels, l'environnement familial, mais à ce niveau là ils ne sont pas en décrochage par rapport à l'école", analyse-t-elle. Ainsi, la très grande majorité des élèves, quels que soit leur milieu social, disent aimer l'école.

"Mais il y a des signaux de danger quant à l'entrée au collège. Ils se projettent beaucoup mieux au collège dans les milieux d'éducation prioritaire que dans les milieux favorisés, mais pour nous c'est plutôt un mauvais indicateur car ils ne voient pas la rupture très forte qu'ils vont subir", poursuit-elle. Au contraire, dans les milieux favorisés, les élèves seraient davantage préparé au changement.