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Incendie de Saint-Chamas : un an après, la colère couve

Il y a un an environ, le 26 décembre 2021 un incendie ravageait le site de traitement des déchets de Saint-Chamas dans les Bouches-du-Rhône. 30.000 mètres cubes, 30 fois plus qu'autorisés. Les pompiers ont mis un mois et demi à l'éteindre. Et depuis, rien n'a bougé ou presque...

Le centre de déchets de Saint Chamas un an après l'incendie
Le centre de déchets de Saint Chamas un an après l'incendie
Incendie de Saint-Chamas : un après, la colère couve
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Etienne Baudu

Le spectacle à l'entrée de cette commune de 3.800 habitants est toujours aussi désolant. Sur les 30.000 mètres cube de déchets en tous genres qui s'amoncelaient lors de l'incendie, il en reste encore plus de la moitié sur ce vaste terrain. De gigantesques monticules de déchets principalement issus de la déconstruction dans le bâtiment, des câbles, des gaines, des résidus de laine de verre ou de carrelage, des tubes de colle usagers. 

À l'époque, un vaste nuage de fumée avait recouvert le village et ses alentours, sans trop savoir d'ailleurs ce que les habitants avaient pu respirer. Atmosud, l'observatoire de la qualité de l'air en région PACA, avait réalisé des relevés qui faisaient état de taux de particules fines dans l'atmosphère équivalents à ceux de Pékin en Chine. Par ailleurs, un arrêté municipal interdit encore aujourd'hui de consommer l'eau issue des forages privés. Et des questions se posent toujours.

Sébastien habite en limite du terrain dévasté, il reste très inquiet : "On aimerait surtout que la situation se débloque et que tout soit évacué et que le terrain soit nettoyé en profondeur, car on ne sait pas jusqu'à quel point il a été souillé par les détritus". Sébastien a constaté que depuis un an "lorsqu'il y a du vent qui souffle fort ici, il y a encore des particules de plastique qui s'envolent". "On a eu aussi beaucoup de pluie cet automne et on craint qu'il y ait des infiltrations et que la pollution perdure", explique-t-il.

Qui va payer la facture de l'évacuation des 14.000 tonnes de déchets ?

C'est LA question. D'abord le coût de l'évacuation de ces 14.000 tonnes de déchets, 3 millions d'euros. Impensable pour la petite commune de Saint-Chamas, et inacceptable pour son maire Didier Kelfa. Mais il n'a plus aucun responsable à qui faire payer la facture. Une enquête est en cours pour gestion irrégulière de déchets, escroquerie, destruction par incendie, le tout en bande organisée. Cinq personnes ont été mises en examen en mai dernier et écrouées. 

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Pour Didier Kelfa, il faut trouver des solutions : "On me parle de 4 à 5 ans d'instruction, donc il est important de voir avec les services de l'État comment, à chaque étape judiciaire, on pourra trouver un peu d'argent. Il faudrait aussi retrouver les entreprises qui ont déposé des déchets ici, et trouver un moyen de les faire payer". Et en cas de vraies défaillances de ces sociétés, "il faudra voir avec l'État, la Métropole et la commune quelles solutions peuvent être trouvées". Une réunion est prévue à la fin du mois de janvier avec la préfecture. Didier Kelfa ne s'en cache pas, il en attend beaucoup.

Il faut changer la réglementation de ces centres de traitement des déchets...

Didier Kelfa, maire de Saint-Chamas

Et puis autre cheval de bataille du maire, mais aussi des associations de protection de l'environnement qui ont également porter plainte, il faut changer la réglementation de ces centres de traitement des déchets. Selon Nathalie Galand de l'association France Nature Environnement, "la réglementation n'est absolument pas contraignante. Vous pouvez ouvrir un tel centre de traitement de déchets, alors de déchets non dangereux, sur une simple déclaration". 

Pour Didier Kelfa, "il faut dire stop ! Il faut des systèmes d'autorisations, il faut que ces centres puissent être contrôlés, qu'on puisse venir voir la liste des entreprises qui viennent décharger ici, voir si les conditions de sécurité de base sont respectées". Par exemple, Didier Kelfa explique que sur le site de Saint-Chamas, " il n'y avait même pas de réseau incendie". Il ajoute qu'il faut aussi "s'assurer d'une réelle traçabilité, de savoir d'où viennent les déchets. Ici, on me dit que les registres ont brûlé. En réalité, ça veut dire qu'ils ont tout fait pour masquer qui venait déposer ses déchets ici".

En attendant, les services de l'État se sont engagés à évacuer 1.200 tonnes de déchets qui risquent encore de prendre feu. Pour le reste, n'étant pas jugé dangereux, l'Etat n'a aucune obligation. On peut donc craindre que ces monticules de déchets sont donc là pour un moment encore.

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