Harcèlement de rue : "Il va falloir beaucoup plus qu'une loi", estime une militante
INVITÉE RTL - Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d'Osez le féminisme, réagit à l'annonce de Marlène Schiappa sur le projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles.

Faut-il verbaliser le harcèlement de rue ? Marlène Schiappa, la secrétaire d'État à l'Égalité femmes-hommes, a déclaré mercredi que le projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles serait présenté en Conseil des ministres "fin mars", et non plus le 7 comme annoncé précédemment. "Aujourd'hui, la rue n'est pas un espace de liberté et encore moins d'égalité pour les femmes", analyse Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d’Osez le féminisme.
Pour cette dernière, tout réside dans la difficile définition du harcèlement de rue. "On parle de harcèlement sexuel et sexiste", explique-t-elle, en ajoutant que "sur la définition de l'outrage sexiste, ça pose beaucoup de questions : à quel moment s'arrête l'outrage et à quel moment commence le harcèlement ou l'agression ?". Seul moyen de réussir à lutter contre ce fléau, "continuer à travailler" en associant "les collectifs aux associations féministes", détaille Raphaëlle Rémy-Leleu. Et de renchérir : "Sur la méthode comme sur les résultats, on a beaucoup d'attentes".
Le texte vise notamment à pénaliser le harcèlement de rue et établir un âge minimal de consentement à un acte sexuel. Il pourrait instaurer, entre autres, une amende pour outrage sexiste, allant de "90 à 750 euros", selon Marlène Schiappa. "Si ça marche, tant mieux, réagit la porte-parole d'Osez le féminisme, si cela permet aux femmes de reprendre la rue", faisant référence à une vieille expression féministe.
"Pour véritablement mettre en sécurité les femmes, il va falloir beaucoup plus qu'une innovation législative", explique-t-elle, il faut surtout que le gouvernement se donne les moyens - financiers, matériels et humains - d'y parvenir. Vu la situation actuelle - difficultés à porter plainte ou à poursuivre les harceleurs - pour Raphaëlle Rémy-Leleu le constat est simple : "C'est un abandon d'une partie de la population".