Dix jours après le début de l'offensive russe, des manifestations de soutien au peuple ukrainien se sont tenues samedi 5 mars dans plusieurs villes de France. À Paris notamment, où 15.000 personnes s'étaient déjà rassemblées le week-end précédent.
Des fumigènes jaunes, d'autres bleus, des drapeaux ukrainiens et des pancartes contre la guerre, la place de la République a de nouveau accueilli des milliers de manifestants. "Je pense qu'il faut qu'on soit présent et solidaire avec l'Ukraine (...) Si on était dans la même situation, on aimerait que les autres pays aient la même réaction", explique Georges, qui a fait une heure de route pour venir manifester et se dit "prêt à accueillir une famille ukrainienne".
"J'ai l'impression de revivre exactement le même scénario qu'il y a une trentaine d'années", regrette Jasna Dragicevic. Cette Bosniaque, qui a subi la guerre dans son pays en 1992, se souvient que celui-ci "s'est retrouvé comme l'Ukraine, c'est à dire seul, abandonné". Face à ces douloureux souvenirs, "je ne veux pas que les Ukrainiens vivent ça, que les enfants deviennent orphelins de leur père".
Katia est ukrainienne et la mobilisation de samedi l'a beaucoup émue. "On voit que beaucoup de gens soutiennent l'Ukraine, ça fait plaisir", constate la jeune femme de 20 ans, la voix pleine d'émotion, venue aussi pour rappeler que "cette guerre est voulue par Vladimir Poutine" et non les Ukrainiens.
Au total, 41.600 personnes ont participé à 119 manifestations dans tout le pays, a dénombré le ministère de l'Intérieur. À Lyon, quelques centaines de personnes se sont rassemblées place Bellecour pour exprimer leur soutien au président Volodymyr Zelensky et à sa population, soumise dans plusieurs villes aux bombardements de l'armée de Moscou.
"C'est une attaque de la démocratie, de la liberté. On voit qu'il n'y a pas de cessez-le-feu, les négociations n'avancent pas donc je suis assez pessimiste", a confié Sébastien Mourrain, 45 ans. Non loin de lui, Marie-Line, 64 ans, qui n'a pas souhaité révéler son patronyme, s'est inquiétée d'une situation qui "peut basculer tellement vite". "Je pensais que la diplomatie arriverait à résoudre les choses mais après ce qui s'est passé à la centrale nucléaire, ça commence à me faire vraiment peur".
Parmi les 500 manifestants, selon la préfecture, réunis sur le Vieux-Port à Marseille, Natalia, une Ukrainienne de 56 ans qui préfère ne pas donner son nom de famille, a lancé un appel aux dons pour aider la population. "On a besoin de gants, de bonnets et de médicaments pour nos soldats, en priorité", a-t-elle souligné en exhortant les pays de l'Otan à "fermer le ciel de l'Ukraine".
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