C'est une avancée qui pourrait révolutionner la greffe d'organes. Après avoir découvert les propriétés incroyables de l'hémoglobine présente dans le sang du ver marin il y a quelques années, Franck Zal, spécialiste de ce petit animal présent sur nos côtés, a réussi à mettre en place une solution pour conserver les greffons. Son nom : HemO2life.
"Nous avons prouvé que l'hémoglobine de ce ver est un transporteur d'oxygène universel. Or, il se trouve qu'on a besoin d'oxygène, que ce soit pour le transport des greffons, la transfusion sanguine, la cicatrisation ou la culture cellulaire", a expliqué Franck Zal au Parisien, vendredi 9 septembre. Alors qu'un organe, une fois prélevé, ne se conserve pas plus de six heures, la solution élaborée par le chercheur offre de nouvelles perspectives : "Le sang du ver marin libère suffisamment d'oxygène pour préserver un rein douze heures dans des conditions optimales. On pourra même bientôt le préserver jusqu'à sept jours. Le chirurgien aura ainsi bien plus de temps pour opérer".
Et ce temps gagné est plus que précieux : "C'est répondre à un problème de santé majeur car, aujourd'hui, 50% des greffons disponibles ne peuvent pas être utilisés à temps, souvent faute de conservation, et sont donc jetés", se désole le spécialiste, qui précise qu'il y a "1.000 personnes supplémentaires sur liste d'attente chaque année et 400 à 500 personnes qui décèdent, faute d'organe à transplanter".
Les tests du produit HemO2life ont tous été concluants sur le foie, le cœur, le pancréas et la cornée. Reste le rein. "Le cap des dix greffes a été passé avec 100% de réussite. On continue", a indiqué Franck Zal. Autre bonne nouvelle : l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a récemment donné son autorisation pour que des tests soient réalisés lors de réelles transplantations.