En plus des "gilets jaunes", des "brassards blancs". Certains manifestants ont décidé de se munir de cet accessoire lors de l'acte 9 de la mobilisation ce samedi 12 janvier. Ils ont passé la journée à guider le cortège parisien et à parlementer afin d'éviter au maximum les confrontations et donc les violences.
Si les heurts survenus autour de l'Arc de Triomphe en fin de journée ont terni la manifestation, celle-ci s'était déroulé sans incident auparavant alors que les manifestants avaient marché entre Bercy et la place de l'Étoile. Tout cela sous l’œil vigilant des "brassards blancs", qui ont donc servi de service d'ordre pour la première fois.
"Je me suis porté volontaire. On est une quarantaine officiellement, mais on est plus avec ceux qui n'ont pas voulu donner leur nom", explique Anthony, 30 ans. "Comme dans le mouvement des 'gilets jaunes', on est de toutes les classes sociales, des hommes, des femmes...", ajoute cet ancien parachutiste, béret rouge militaire sur la tête.
Vêtus d'un gilet jaune ou en civil, coordonnés par téléphone ou oreillettes, les "brassards blancs" ont arpenté le défilé, parfois au pas de charge, pour éviter les débordements. "On canalise le cortège pour qu'il suive le tracé et pour éviter les confrontations, pour que les manifestants ne répondent pas aux provocations policières", poursuit Anthony, qui a participé à tous les actes depuis le début du mouvement.
L'objectif, c'est que ça ne chauffe pas
Bryan, un "brassard blanc"
"L'objectif, c'est que ça ne chauffe pas. On fait tampon, on prendra peut-être des trucs mais ça évitera que tous les autres manifestants en prennent", explique de son côté Bryan, employé dans le bâtiment de 36 ans.
Arrivé "de province", il s'est porté volontaire au départ de la manifestation. "Je suis venu ce matin, ils cherchaient des gens. C'est la deuxième manifestation de ma vie, la première c'était l'acte 8. Mais j'en ai marre qu'on se fasse gazer et taper, de voir des femmes se faire tirer par les cheveux...", raconte-t-il.
Sur les réseaux sociaux, les violences policières alimentent les conversations depuis des semaines. L'inspection générale de la police nationale (IGPN) a reçu près de 200 signalements sur sa plateforme qui permet aux particuliers d'alerter la police des polices de violences.
Dès le départ, les "brassards blancs" ont veillé à ce que le cortège reste sur l'itinéraire déclaré, et tenté - en vain - de ralentir le tempo du cortège qui défilait à vitesse rapide. À Bastille, ils ont fait descendre deux personnes qui sautaient sur un abribus. "Ça va donner une raison aux CRS pour charger", exhorte une jeune femme pour les convaincre de descendre.
Près des Galeries Lafayette boulevard Haussmann, ils ont fait un cordon, bras dessus bras dessus, pour barrer le passage à des manifestants qui voulaient s'en prendre aux forces de l'ordre stationnées dans une rue adjacente, puis écarté ceux qui voulaient s'attaquer aux vitrines. "Vous êtes des putains de moutons de Macron", a lancé un manifestant masqué, les yeux plantés dans ceux d'un "brassard blanc" stoïque.
C'est une bonne chose d'avoir un service de sécurité comme ça
Étienne, un "gilet jaune"
La diplomatie, les appels à la "solidarité" et la rigolade n'ont pas toujours suffit, les discussions ont été parfois tendues, parfois appuyées de bousculades. "Les gens sont en colère et je les comprends", explique Anthony. "Quand on voit des policiers, casqués, armés face à des manifestants désarmés, c'est une provocation. Il y a des personnes âgées, des enfants, des familles... Franchement, vu la colère et le nombre, les gens restent raisonnables", estime-t-il.
Leur présence et leur action ont été globalement bien accueillies par les manifestants. "C'est une bonne chose d'avoir un service de sécurité comme ça. Ça nous protège de la police qui fait souvent n'importe quoi", souligne Etienne, venu des Yvelines. Et d'ajouter : "Les affrontements et la casse, ça donne des arguments au pouvoir pour nous décrédibiliser le mouvement (...) Là au moins, Castaner verra qu'elles ne viennent pas de nous".
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