Ce sera un rendez-vous diplomatique très important. Dimanche à Rome, une conférence internationale aura lieu pour tenter de sortir l'impasse en Libye ou l'État Islamique s'enracine jour après jour. Notre avenir commun va se jouer ce weekend au Bourget à la COP21 mais à plus court terme aussi à Rome. La Libye va-t-elle enfin sortir de l'impasse ? Où s'enfoncer encore dans le chaos et nous avec ? Le problème est simple. Depuis un an et demi, il n'y a plus un mais deux gouvernements en Libye. Deux camps se disputent le pouvoir. L'un à Tripoli, l'autre à 1200 kilomètres, à Tobrouk. Devinez qui s'est installé entre les deux ? L'État Islamique.
Pour certains Libyens exclus du jeu politique, se saisir du label de l'État Islamique est en train de devenir le meilleur moyen de protester. C'est ça l'engrenage. Pour l'instant, il y a un embryon d'État Islamique en Libye, 4 à 5.000 combattants mais ça recrute. L'État Islamique appelle désormais les candidats au jihad qui ont de plus en plus de mal à venir en Syrie et en Irak à les rejoindre en Libye, dans leur fief, le port de Syrte aux bords de la Méditerranée. On l'a vu l'État Islamique en Libye a déjà frappé en Tunisie. Les kamikazes de Tunis venaient de camp d’entraînements libyens.
Le scénario noir, et qui est malheureusement réel, "c'est de voir un bateau de combattants de l'État Islamique, partir des côtes libyennes, pour aller attaquer des bateaux en Méditerranée. Ou accoster à Malte ou l'Italie" précise David Thomson, auteur de Les Français Djihadistes. "Ce scénario nous le redoutons depuis au moins un an", dit-on au ministère de la Défense.
La question qui se pose évidemment c'est de savoir s'il ne faut pas frapper l'État Islamique en Libye avant qu'il soit trop tard ? Alors, les Américains l'ont déjà fait une fois, mi-novembre, pour tuer le chef de l'État islamique. Multiplier les frappes, c'est la recommandation de certains experts militaires. Ce n'est pas la ligne du gouvernement français : "Si il y a des frappes ce sera sans nous, c'est aux pays arabes voisins d'agir", me disait un haut diplomate français en ajoutant, "de toutes façons, nos frappes seraient illégales". Au passage, Paris tenait le même discours avant que la France ne participe à la guerre en Syrie.
Attention, ces frappes, c'est exactement ce qu'attend l'État Islamique pour recruter et prospérer en Libye, nous avertit Virginie Collombier, l'une des meilleures spécialistes du pays. Elle travaille à l’Institut universitaire européen de Florence en Italie, à 700 km des côtes libyennes. Elle l'affirme : après avoir fait tomber Kadhafi, on n'a pas géré la suite. L'ONU tente de réconcilier les deux camps, les deux Libye mais c'est très compliqué. Il faut beaucoup de patience et de temps et... ce ne sont pas les vertus les plus répandues aujourd'hui.
Dimanche, à Rome, il y a une chance. On parle d'une ébauche d'accord depuis quelques jours, ça bouge mais, ce sont des Libyens qui se sentaient marginalisés par les négociations qui se sont mis d'accord, en catimini. Donc ce ne sont pas dirigeants qui devaient vraiment se mettre d'accord si vous me suivez. Je vous avais prévenu, c'est compliqué, ça prend du temps, de l’énergie. Mais, aussi comme cela, qu'on combat l'État Islamique et le terrorisme.
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