Il y a tout juste un an, Paris et Saint-Denis plongeaient dans l'horreur un soir de novembre. Le 13 novembre 2016, un hommage a été rendu aux 130 morts et quelque 400 blessés. Un hommage sobre à la demande des familles. Ni François Hollande, ni aucun officiel n'a pris la parole, pour éviter de tomber dans "la récupération politique". Chaque cérémonie s'est donc déroulée de la même manière, dans un temps très court. Des plaques commémoratives ont été dévoilées par le président François Hollande et la maire de Paris Anne Hidalgo. À leurs côtés, se trouvaient Manuel Valls , Bernard Cazeneuve et bien d'autres officiels. Pompiers, secouristes et gendarmes étaient également présents avec de nombreux anonymes qui avaient tenu à rendre hommage aux victimes et à leurs proches. Sur chaque lieu des roses et des bougies ont été déposées, une façon de dire que personne n'oublie ce jour de novembre. 1. Les mots d'un fils en deuil au Stade de France. Les hommages ont débuté à 9 heures à Saint-Denis, aux abords du Stade de France. Une plaque commémorative a été dévoilée près de la porte D, là où Manuel Dias, 63 ans, est mort. C'est la seule victime a avoir perdu la vie aux abords du stade. Portugais d’origine, ce dernier était arrivé en France à l'âge de 18 ans, fuyant la dictature. Ce 13 novembre 2016, son fils Michael lui a rendu hommage à travers un discours très touchant. "On se dit tout d’abord qu’il est impossible de continuer à vivre, et puis comme tout le monde, on s’habitue", a-t-il d’abord expliqué. "Pour combattre la peur que je ressentais, je n’ai cessé d’entendre mon père me dire qu’on ne peut vivre avec la peur au ventre. Si nous souhaitons vivre en liberté, il faut prôner la tolérance. (...) L'intégration est la solution. Nous devons continuer à avancer en toute liberté, en ne cédant jamais face à ceux qui veulent nous terroriser", a-t-il expliqué. "Face à la perte d’un père, on a que l’amour, comme le disait Jacques Brel. L’amour qu’on ne pourra jamais nous enlever", a lancé Michael Dias avant de conclure par un vibrant : "Vive l’intelligence, vive la tolérance, et vive la France" . 2. Le souvenir des 39 disparus des terrasses. François Hollande et Anne Hidalgo se sont ensuite rendus dans les X et XIe arrondissements de Paris là où six terrasses ont été la cible des terroristes. Quatre plaques ont été dévoilées près des bars et restaurants touchés. La première l'a été à l'angle des rues Bichat et Alibert. Le 13 novembre 2015, 15 personnes ont été tuées au Petit Cambodge et au Carillon . Un hommage a été rendu au café la Bonne Bière, rue de la Fontaine au Roi, là où les terroristes ont fait cinq victimes. Une plaque a ensuite été dévoilée près du Comptoir Voltaire, mais aucune minute de silence n'a été observée. En effet, seul Brahim Abdeslam a été tué dans l'explosion de sa ceinture explosive. C'est ensuite au restaurant la Belle Équipe que l'on s'est recueilli . Le 13 novembre, c'est cette terrasse qui a été la plus durement touchée avec 19 victimes. 3. Le silence pour les 90 victimes du Bataclan. Quelques heures après la réouverture du Bataclan, avec le concert de Sting , les proches de victimes ont dévoilé une plaque devant la salle de concert où 90 spectateurs ont été tués par trois terroristes . Une deuxième plaque, plus grande, sera quant à elle installée dans le jardin face au Bataclan. Parmi les personnes venues assister à l'hommage, se trouvait Jesse Hugues, chanteur des Eagles of Death Metal, qui s'est vu refuser l'accès à la salle la veille pour le concert de Sting , après ses propos controversés sur les attentats. 4. De la couleur comme ultime hommage. La dernière étape de cette tournée d'hommages s'est tenue devant la mairie du XIe arrondissement à l'initiative de l'association d'aide aux victimes Life for Paris . Un lâcher de ballons a été organisé. Cette journée se terminera par une cérémonie de lanterne organisée par Toujours Paris. De plus, les Français étaient appelés dimanche soir à allumer des bougies à leur fenêtre. 5. Les lanternes sur le canal Saint-Martin. À la tombée de la nuit, plusieurs milliers de personnes se sont retrouvées sur les berges du canal Saint-Martin, dans le XIe arrondissement de Paris toujours, pour déposer sur l'eau pas moins de 3.500 lanternes aux couleurs bleu, blanc, rouge . Des messages d'amour, nombreux "on pense à vous" ainsi que des prénoms figuraient sur certaines d'entre elles. 6. Une bougie sur chaque fenêtre. Pour que les commémorations ne se limitent pas aux rassemblements publics, des Parisiens ont placé, ce 13 novembre au soir, une bougie à leur fenêtre. Ils répondaient à l'appel des réseaux sociaux, lancé sous le hashtag "#1Fenêtre1bougie", qui les y invitait.