Les emplois en France se sont profondément transformés en trente ans. C'est ce que nous apprend une étude publiée par l'Institut national de la statistique et des études économiques. Celui-ci compare la France de 1982 avec celle de 2014, au travers des recensements qui se sont déroulés sur la période. C'est une double révolution silencieuse qui s'est produite. Avec tout d'abord l'explosion du nombre de cadres et de professions intellectuelles supérieures, avec 2,7 millions de postes de travail en plus par rapport à 1982. Leur part dans la population double, passant de 8,7% à 17,5% du total.
L'autre évolution, c'est la forte croissance, au sein des emplois non qualifiés, des employés, au détriment des ouvriers. Les employés non qualifié sont 1,5 million de plus qu'il y a trente ans. Leur part est passée d'un peu plus de 8% à 13% de la population active. L'ouvrier est une espèce professionnelle en voie de disparition. En particulier les ouvriers non qualifiés, qu'on ne trouve plus guère que dans l'industrie agro-alimentaire (généralement loin des villes), dans l'agriculture et dans les régions viticoles comme la Champagne ou le Médoc, où ils comptent encore pour un quart de l'emploi local. Ils étaient très nombreux naguère dans les villes, là où étaient les usines.
Les prolétaires n'ont pas pour autant disparu. Le prolétariat des temps modernes, ce sont les petits métiers de service, dans l'aide à domicile, le ménage, la grande distribution et le commerce qui, eux, ont prospéré. En fait, notre économie crée des emplois aux deux extrémités de l'échelle des qualifications : tout en haut et tout en bas.
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