ÉDITO - Nouvelle taxe sur les emballages : "Une ponction inutile", dénonce Isabelle Saporta
Une taxe sur les emballages écologiques frappe les artisans du secteur alimentaire depuis le début de l’année. Isabelle Saporta s’interroge sur son véritable objectif écologique.
Depuis le 1er janvier, boulangers, bouchers, fromagers et charcutiers sont soumis à une nouvelle taxe sur les emballages, censée être écologique. Une idée qui risque de faire beaucoup plus de bruit qu'elle n'en a l'air, et de remonter l’opinion contre l’écologie.
Depuis le début de l’année, les boulangers doivent payer 0,0075 euro pour chaque sachet utilisé pour la baguette, les chouquettes ou les croissants. Les fromagers sont taxés à hauteur de 0,0191 euro, et les bouchers ainsi que les autres métiers de bouche à 0,0197 euro. Vous voyez où je veux en venir avec ce "patakès" ?
Mais ce n’est pas tout. Les artisans qui préfèrent éviter cette taxe à chaque passage en caisse peuvent aussi opter pour une solution plus complexe : compter un à un leurs petits sachets en papier et faire une déclaration annuelle sur le nombre d’emballages utilisés.
Je ne vais pas entrer dans les détails de cette autre option, mais sachez que la tarification varie en fonction du produit emballé. Un sachet de biscuits, par exemple, aura une taxe différente de celui d’un poisson, qui sera encore différent de celui pour la confiture. Vous commencez à sentir l’absurdité de la chose, non ?
On peut facilement imaginer les cerveaux brillants de Bercy, en train de concocter cette énième usine à gaz. Ça pourrait prêter à sourire si ce n’était pas une nouvelle charge pour les petits artisans, qui risquent de se voir facturer entre 5.000 et 6.000 euros par an à cause de cette taxe.
Alors, pourquoi cette nouvelle taxe ? Elle a pour objectif de financer le développement du tri sélectif. Mais la vraie question est : va-t-elle réellement aider à sauver la planète ? Si c’est le cas, pourquoi pas. Mais il est plus probable qu’il s’agisse d’une énième manière de nous ponctionner. Personnellement, je penche pour la seconde option, avec cette taxe des petits papiers qui ressemble plus à une ponction inutile qu’à une vraie solution écologique.
