L'enfance et l'adolescence peuvent être synonymes d'exploration identitaire. En France, certains hôpitaux comme la Pitié-Salpêtrière et Robert Debré à Paris, accompagnent les mineurs qui se questionnent sur leur identité de genre. À Paris en 2020, ils étaient environ 700 à être suivis par des équipes de pédopsychiatres et d'endocrinologues et inscrits sur liste d'attente.
Pour ces enfants particulièrement, l'arrivée de la puberté engendre parfois un mal-être. Il arrive qu'ils ne se reconnaissent plus dans ce corps qui change alors qu'ils se questionnent encore sur leur genre. Ils risquent alors de développer des troubles anxieux. Dans certains cas, une solution se présente : les inhibiteurs d'hormones, ou bloqueurs de puberté. Dans le dernier épisode de Symptôme, la psychiatre Anne Bargiacchi prend le temps d'expliquer en quoi consistent ces traitements aujourd'hui sujets à de nombreuses interprétations.
"Les bloqueurs de puberté ont pour but de laisser le temps à l'enfant de définir plus précisément l'identité de genre à laquelle il veut appartenir", explique la psychiatre. Mais avant leur prescription, la première phase d'accompagnement sert à définir où en est l'enfant dans ses questionnements, quels sont ses besoins et ce qu'il sait de la transition. "La transition est une évolution possible, mais ce n'est pas la plus fréquente, explique Anne Bargiacchi. Dans l'enfance et dans l'adolescence, il est bien plus question d'exploration que d'envie de transition catégorique."
Le sujet des bloqueurs de puberté est délicat. Il fait l'objet de polémiques et nombreux sont ceux qui s'en méfient. Certains estiment qu'on manque de recul sur des effets secondaires potentiels à long terme, d'autres pensent que donner ce traitement ouvre forcément la voie à un changement de sexe à l'âge adulte. "Il y a une idée très parcellaire et caricaturale de ce qu'est être un enfant ou un adolescent trans. On peut penser que si un enfant exprime une transidentité ou un questionnement sur le genre, l'étape ultime est la transition complète, qu'il met le doigt dans un engrenage et qu'il va en arriver à la chirurgie. Pourtant, ce n'est pas représentatif de la totalité des situations", rassure Anne Bargiacchi.
Lorsqu'on prescrit des inhibiteurs d'hormones, les modifications physiologiques dues à la puberté sont interrompues et vont parfois régresser. Mais "ce n'est pas une démarche irréversible", insiste la psychiatre. Car si l'enfant le demande, il peut arrêter le traitement et "la sécrétion spontanée des hormones reprendra alors son cours, ce qui réenclenchera le développement pubertaire".
Dans son livre Le Genre expliqué à celles et ceux qui sont perdu-es, la journaliste Marie Zafimehy explique qu'"en permettant aux enfants de suivre leur instinct, on leur donne les moyens de comprendre qui iels sont tôt, à un âge assez adapté à cette découverte sociale de soi. De plus, on leur évite d'être mal dans leur peau, de développer des dysphories de genre et parfois des comportements à risque". En 2016, une étude du Cincinnati Children's Hospital Medical Center montrait qu'un tiers des jeunes transgenres âgés de 12 à 22 ans avait déjà tenté de se suicider, faute d'un manque de soutien de la part de leur entourage.
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