C'est une drogue en plein essor. Elle a même atteint les rangs de l'Assemblée nationale. Mardi 22 octobre, le député insoumis Andy Kerbrat a reconnu avoir été pris en flagrant délit d'achat de stupéfiants. Lors du contrôle, les policiers ont trouvé 1,35 gramme de 3-MMC.
Cette drogue, de plus en plus répandue, est une drogue stimulante qui mime les effets des amphétamines et de la cocaïne et peut se consommer sous forme de poudre, en l'inhalant ou en se l'injectant. "On va rechercher des effets stimulants, c'est-à-dire de l'euphorie, du bien-être, de la désinhibition, l'envie de sexualité", explique Laurent Karila, psychiatre et spécialiste de l'addiction.
Pour autant, la 3-MMC n'est pas nouvelle. "On la retrouve dans les séances de chemSex, ces comportements de consommation avec de la sexualité", précise-t-il.
Cependant, cette drogue n'est pas sans risque. "Les premiers effets indésirables, qui peuvent être graves, sont, déjà, cardiovasculaires. On peut faire un infarctus rapidement après une prise, deux prises ou dix mille prises", poursuit Laurent Karila. "Il y a un risque cérébral, d'accident vasculaire cérébral. Il y a un risque en fonction des voies d'administration. Il y a un risque qu'on ne se protège pas lors de rapports sexuels, parce qu'on est désinhibé", énumère-t-il.
Si elle se répand facilement aujourd'hui, c'est notamment dû à la facilité que les consommateurs ont à s'en procurer. "Clairement, le business qu'il y a autour a changé", analyse le spécialiste, qui précise qu'il est facile de s'en procurer sur Internet.
Le coût de cette drogue participe également à son expansion. "Plus vous en achetez, moins ça coûte cher", indique Laurent Karila. Si bien qu'aujourd'hui, elle peut toucher l'ensemble de la population. "C'est fini les drogues jet-set comme la cocaïne dans les années 1990 ou 2000."
Et pour cause, à l'instar de la 3-MMC, plusieurs drogues, qui "étaient très stigmatisées, qui étaient très mises dans le milieu des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes", se sont démocratisées. "C'est-à-dire qu'il y a des gens qui prennent à l'apéro la 3-MMC", précise Laurent Karila.
Une analyse partagée par Bernard Jomier, médecin et sénateur Place publique : "Les addictions touchent toute la société, parlementaires et ministres inclus. [...] Les hommes politiques n'échappent pas à ce phénomène de société, jusqu'au plus haut niveau".
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